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Libye : une nouvelle législation basée sur la loi islamique

Trois jours après la mort de Kadhafi, des dizaines de milliers de Libyens se sont réunis à Benghazi, berceau du Conseil national de transition, pour fêter la fin du joug du régime de l’ex-dictateur. Le responsable du CNT a répété que la nouvelle légisalation serait fondée sur la charia.

La Libye « libérée ». C’est le mot utilisé par le vice-président du Conseil national de transition libyen (CNT), dimanche, à Benghazi lors de la cérémonie: le pays a été « libéré » de Kadhafi. L’événement, pendant lequel le président du CNT, Moustapha Abdeljalil, devait proclamer la « libération » de la Libye, a débuté dimanche en début d’après-midi dans la deuxième ville du pays.
Des dizaines de milliers de personnes, agitant le drapeau vert-noir-rouge de la nouvelle Libye, étaient rassemblées sur la place centrale de Benghazi, la deuxième ville du pays, où avait débuté à la mi-février un soulèvement contre le régime de Mouammar Kadhafi, tué jeudi.

« Déclaration de libération. Levez haut vos têtes. Vous êtes des Libyens libres », a déclaré le vice-président du CNT, Abdel Hafez Ghoga, lors de la cérémonie. « Le peuple libyen confirme son respect des lois internationales, [sa détermination à respecter] les intérêts mutuels et à coopérer avec tous les pays, en particulier les voisins de la Libye », a-t-il poursuivi.

« Nous entamons une nouvelle phase, qui demande plus de responsabilité de la part de nous tous. Longue vie à la Révolution. Longue vie à la Libye », a-t-il ajouté. L’annonce officielle de la fin de huit mois de rébellion armée doit être le point de départ d’un processus politique censé aboutir à des élections générales dans un délai d’environ 20 mois.

Une législation fondée sur la charia

Par ailleurs, le président du Conseil national de transition (CNT) Moustapha Abdeljalil a répété que la législation du pays sera fondée sur la charia (loi islamique). « En tant que pays islamique nous avons adopté la charia comme loi essentielle et toute loi qui violerait la charia est légalement nulle et non avenue », a indiqué Moustapha Abdeljalil devant des dizaines de milliers de personnes.

A la mi-septembre le chef des autorités de transition avait déjà affirmé que l’islam serait la principale source de législation dans la nouvelle Libye et rejeté toute « idéologie extrémiste ».

Il a également annoncé l’ouverture de banques islamiques en Libye qui conformément à la loi islamique interdisent de toucher des intérêts.

L’hymne national entonné, « Ya Biladi »

Moustapha Abdeljalil, et plusieurs responsables du CNT ont prêté serment avant d’entonner l’hymne national « Ya Biladi » (Mon pays). L’hymne national et le drapeau adoptés par les révolutionnaires remontent à l’époque de la monarchie libyenne, renversée par Mouammar Kadhafi en 1969.

Une parade symbolique des soldats de l’armée nationale et des forces révolutionnaires a eu lieu au début de la cérémonie.
Abdel Rahmane al-Kabisi, ministre des Martyrs et des blessés, a estimé dans un discours que cette cérémonie marquait « un moment historique » pour la Libye. « Oh pharaon du centenaire, tu es à présent dans la poubelle de l’histoire (…), vas en enfer », a-t-il déclaré en allusion à la mort de l’ex-dirigeant.

Abdel Salam al-Mousmari, un avocat coordinateur des forces du CNT, a rendu hommage à ceux qui sont morts au combat: « Nous devons remercier » ceux qui ont « sacrifié leurs vie pour se débarrasser de ce dictateur ».

Omar al-Hariri, responsable du Conseil militaire des nouvelles autorités, a salué « ceux qui dans l’Est ont défié les ordres de tyrannie et ont refusé de tuer leur peuple ». « Je vous promets que l’armée nationale sera reconstruite (et) ne recevra plus jamais d’ordre de la part de tyrans », a-t-il ajouté. « La liberté est une grande chose, son prix est lourd (…), la préserver est plus difficile que de l’obtenir », a-t-il ajouté.

Cette cérémonie de proclamation officielle de la « libération » de la Libye intervient trois jours après la chute de Syrte, qui était le dernier bastion des forces loyales à Mouammar Kadhafi, qui y a été tué par balle jeudi après avoir dirigé le pays sans partage pendant 42 ans.

Le Vif.be, avec L’Express.fr et Belga

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