Maison criblée de balles, victime collatérale des affrontements, Tripoli, le 30 août 2018 © AFP

Libye: l’état d’urgence décrété à Tripoli après la flambée de violences

L’état d’urgence a été décrété dimanche à Tripoli, la capitale de la Libye, et dans ses environs, en raison de violences entre milices rivales qui ont déjà coûté la vie à 39 personnes, a annoncé le gouvernement soutenu par les Nations unies.

« En raison du danger que comporte la situation présente et dans l’intérêt public, le conseil présidentiel déclare l’état d’urgence dans la capitale, Tripoli, et ses environs pour protéger les civils, les propriétés publiques et privées et les institutions vitales », explique un communiqué du gouvernement.

Une quarantaine de personnes ont été tuées et une centaine blessées, pour la plupart des civils, en cinq jours d’affrontements entre milices rivales dans les quartiers sud de Tripoli, selon un bilan officiel diffusé vendredi soir.

Evasions

Quelque 400 détenus se sont évadés dimanche après une émeute dans leur prison située dans la banlieue sud de la capitale libyenne Tripoli, théâtre depuis une semaine de combats meurtriers, a annoncé la police judiciaire dans un communiqué.

« Les détenus ont pu forcer les portes et sortir », après « une agitation et une émeute » dues à des combats entre milices rivales à proximité de la prison d’Aïne Zara, a ajouté la police qui ne précise pas si les prisonniers évadés étaient tous des détenus de droit commun ou non.

Les gardes ont laissé faire pour « épargner la vie » des prisonniers, a-t-on ajouté de même source.

Contacté par l’AFP un porte-parole de la police judiciaire, a affirmé ne pas être en mesure de donner plus de détails. La plupart des détenus de la prison d’Ain Zara sont soit de droit commun soit d’ancien partisans du régime de l’ex-dictateur Mouammar Kadhafi qui ont été condamnés notamment pour meurtre au moment de la rébellion de 2011.

Depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, Tripoli est au coeur d’une lutte d’influence entre milices en quête d’argent et de pouvoir. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a exhorté samedi « toutes les parties à immédiatement cesser les hostilités » en Libye et à se conformer aux accords de cessez-le-feu conclus dans le passé sous l’égide des Nations unies.

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