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Libération en crise: 90% des salariés demandent le départ de la direction

Le Vif

L’un des principaux quotidiens français, Libération, était en crise mardi après le vote de défiance de la quasi-unanimité des salariés qui refusent le plan de rigueur de la direction prévoyant une baisse des salaires.

Le journal, qui fête en 2013 ses 40 ans, a subi une forte baisse de ses ventes au numéro, qui ont plongé de presque 30% cette année. Le reste de la presse écrite française est également touché de plein fouet par la crise.

Mardi, 90% des salariés du journal ont voté en faveur du départ de Nicolas Demorand et Philippe Nicolas pour « rendre possible la mise en place d’un vrai projet de développement et d’un plan d’économies légal et crédible ».

Le vote, auquel ont participé 216 salariés sur les 290 du journal, a débouché sur 89,9% de « oui », soit 187 voix, a précisé une déléguée CGT. La direction a prévu une réunion d’information mercredi midi.

Après trois ans à l’équilibre, « Libé » devrait perdre plus d’un million d’euros en 2013, ont expliqué Nicolas Demorand et Philippe Nicolas, co-présidents du directoire. De plus, le journal doit aussi finir de rembourser une dette d’encore 6 millions d’euros, à hauteur de 1,5 million par an.

Pour se remettre à flot, soulignant qu’elle « donne la priorité au maintien de l’emploi et refuse un plan social », la direction a présenté un plan de réduction des coûts dont une baisse « temporaire » des salaires, des départs volontaires à la retraite et des passages à temps partiel, ont expliqué les deux co-présidents.

Concrètement, le plan présenté par la direction prévoit 4 millions d’euros d’économies, dont « 2 millions d’euros sur la masse salariale » qui s’élève au total à 21 millions par an. Soit une baisse des salaires de 10%, graduée, avec une baisse plus forte pour les hauts salaires et réduite pour les bas salaires.

La situation est d’autant plus délicate pour Libération que ses actionnaires — principalement les hommes d’affaires Bruno Ledoux, Édouard de Rothschild et le groupe italien Ersel — ont refusé d’y remettre de l’argent. De plus, les actionnaires italiens du journal « veulent sortir » du capital du journal, ont expliqué MM. Demorand et Nicolas.

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