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Les Vespas et le chocolat belge dans le collimateur de Trump

Celine Bouckaert
Celine Bouckaert Journaliste au Vif

Selon le site d’informations américain Politico, Donald Trump a l’intention de continuer à imposer son agenda protectionniste. Après la Chine et le Mexique, il s’en prend à l’Europe et ses produits phares qui risquent de se raréfier aux États-Unis.

Ce mercredi, Robert Lighthizer, le nouveau Représentant au Commerce américain dont la nomination doit encore être confirmée par le Sénat, s’exprimera sur une éventuelle taxe d’importation de 100%, sur environ 90 produits européens majoritairement agricoles : viandes, fromages, chocolat, moutarde, paprika, marrons, mais aussi mobylettes.

Comme le rappelle Politico, les mesures envisagées par le nouveau président américain cadrent dans une querelle qui dure depuis plus de vingt ans. L’Union européenne refuse en effet d’importer la viande américaine traitée aux hormones. Du coup, les lobbys agricoles américains poussent l’administration Trump à frapper l’UE.

Interrogé par Politico, le social-démocrate allemand Bernd Lange, président de la Commission européenne du commerce international, se dit inquiet. « Manifestement, les États-Unis n’ont plus la volonté d’entamer le dialogue. Cela montre que nous entrons dans une nouvelle ère de relations commerciales entre Bruxelles et Washington », déclare-t-il.

Aucune logique

Les conséquences risquent d’être catastrophiques pour l’Union européenne, mais aussi pour les producteurs européens installés aux États-Unis. « Si on taxe les Vespas, nous perdrions notre business parce que quelques fermiers américains veulent injecter des hormones de croissance à leur bétail. Il n’y a aucune logique », s’indigne Paul Henry, le propriétaire d’une concession de Vespas à Portland en Oregon. Si Trump impose son agenda protectionniste, le concessionnaire se verrait obliger de licencier cinq personnes.

Le géant alimentaire Nestlé a également protesté contre les mesures, arguant qu’elles menaçaient plus de 250 emplois et que les eaux pétillantes européennes populaires aux États-Unis telles que San Pellegrino et Perrier deviendraient hors de prix.

Si la situation n’est guère réjouissante pour l’Europe, tout n’est peut-être pas perdu. L’avocat Reinhard Quick, professeur en commerce international à l’université de la Sarre en Allemagne, affirme en effet à Politico qu’un accord pourrait encore être trouvé et exhorte les sociétés à attendre que l’administration Trump soit complètement installée. « Les Américains sortent les canons, mais ils ne font pas encore feu », dit-il.

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