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Les femmes sont plus présentes dans le septième art

Stagiaire Le Vif

Selon une étude réalisée par l’USC Annenberg, une université américaine de Californie du Sud, les films contiennent plus d’héroïnes ou de co-héroïnes en 2019 qu’en 2007. Le nombre de femmes derrière la caméra a également augmenté pour la même période.

Cette étude basée sur les 100 films les plus rentables chaque année, de 2007 à 2019, démontre une augmentation significative du nombre de femmes qui jouent le rôle de l’héroïne ou co-héroïne dans les productions cinématographiques. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : ce nombre a plus que doublé en 13 ans, passant de 20% à 43% des films en 2019. Le genre des héros des films est d’ailleurs souvent lié au sexe de leur réalisateur. Selon cette même enquête, il y a une augmentation significative de personnages principaux féminins lorsqu’une femme est à la tête de la réalisation du film. En 2019, dans plus de 83% des films analysés, réalisés par une femme, il y a au moins une personne de sexe féminin parmi les personnages principaux. Par contre, pour les films réalisés par des hommes, c’est moins de 38% des films qui contiennent des caractères féminins comme héros.

En voici quelques exemples : Les Filles du Docteur March (Little Women de son titre original) est un film mettant en scène quatre soeurs : Jo, Meg, Amy et Beth. Même si ce film est tiré d’un livre, le réalisateur du film est d’ailleurs une réalisatrice puisqu’il s’agit de Greta Gerwig. Un autre film populaire avec des héroïnes est le film d’animation La Reine des Neiges. Il y a d’ailleurs un deuxième volet qui est sorti en 2019. Dans ce cas-ci, c’est un binôme mixte qui est à la tête de la réalisation du film : Chris Buck et Jennifer Lee. Néanmoins, certains films réalisés par des hommes ont aussi des personnages féminins importants comme dans Alita : Battle Angel ou encore Maléfique : Le pouvoir du mal.

Autre constatation : les réalisatrices sont beaucoup moins nombreuses que les réalisateurs dans le monde du cinéma, comme en témoignent les chiffres de l’étude d’USC Annenberg, même si elles sont plus présentes qu’en 2007. En effet, pour cette année-là, sur les 112 réalisateurs de la centaine de films analysés, il n’y avait que 3 femmes. Treize ans plus tard, pour un même nombre de réalisateurs, nous pouvons en compter 12.

Retrouvez l’étude ici.

En plus de leur minorité dans le métier, les femmes réalisatrices sont également moins souvent nommées et récompensées dans les cérémonies officielles bien connues. En France, la Cérémonie des Césars existe depuis 1976. On y remet de nombreux prix, comme celui du meilleur réalisateur. Depuis sa création, seule une femme a remporté ce César. Il s’agit de Tonie Marshall, en 2000, avec son film Vénus beauté (institut). La récompense a d’ailleurs été renommée « César de la meilleure réalisation » afin de ne plus faire de distinction entre les genres. Aux États-Unis, en ce qui concerne la Cérémonie des Oscars existant depuis 1929, le constat est le même. Kathryn Bigelow est, jusqu’à présent, la seule femme à avoir remporté l’Oscar du meilleur réalisateur, avec son film Démineurs (The Hurt Locker en anglais). Chez nous, aucune femme n’a reçu le Magritte du meilleur réalisateur depuis sa création en 2011.

Plusieurs initiatives ont d’ailleurs été lancées en Belgique afin de promouvoir le travail des femmes dans le monde cinématographique. C’est le cas notamment du collectif Elles font des films, composée de professionnelles de l’audiovisuel en Belgique francophone ou encore de l’ASBL Elles tournent, qui tente, entre autres, de « mieux faire connaître et diffuser des films de réalisatrices venant du monde entier ».

Lauriane Vandendael

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