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Les F-16 belges ont détruit 107 cibles en Irak, les instructeurs à l’oeuvre à Bagdad

Les six F-16 chasseurs-bombardiers belges engagés dans la lutte contre le groupe terroriste État islamiste (EI) ont neutralisé 107 cibles au sol en 600 sorties – 300 missions menées à deux avions – en Irak en six mois, a annoncé vendredi un haut responsable militaire, alors qu’un petit groupe d’instructeurs belges poursuit à Bagdad la formation de troupes terrestres irakiennes entamée voici six semaines.

La Belgique prend ainsi à son compte 5% des missions aériennes menées par la coalition anti-EI dirigée par les Etats-Unis en Irak et en Syrie, même si les six avions belges, n’interviennent qu’en Irak, où Daesh (l’acronyme arabe de l’EI) a perdu graduellement du terrain depuis le début de l’intervention occidentale, début août.

Ces F-16 sont mis en oeuvre par 110 personnes et opèrent depuis une base aérienne située en Jordanie voisine mais dont le nom est tu à la demande des autorités d’Amman, elles aussi partenaires de l’opération américaine « Inherent Resolve ».

Nos avions ont neutralisé « 107 objectifs au sol, à la demande de l’armée irakienne ou des peshmergas » (les forces kurdes du nord de l’Irak), a indiqué le commandant de la composante Air de l’armée, le général-major Frederik Vansina, au cours d’un point de presse à Bruxelles, images à l’appui. « Sans causer de dégâts collatéraux », a-t-il assuré, qualifiant toutes les missions effectuées de « réussies ».

L’armée a ainsi montré vendredi des images vidéo prises par la nacelle de désignation Sniper qu’emportent les F-16 et qui illustrent la destruction de deux objectifs occupés par Daesh (l’acronyme arabe de l’EI) avec des bombes à guidage GPS: un long bâtiment servant de poste de commandement situé « dans l’est de l’Irak » et une fabrique d’engins explosifs improvisés (IED en jargon militaire) près de Mossoul, la deuxième ville du pays située à 350 km au nord de la capitale, Bagdad.

Ces bâtiments se désintègrent sous l’effet des bombes, avec des déflagrations « secondaires » dues à la présence d’explosifs. La mission des avions belges, entamée début octobre, doit toutefois s’achever « fin juin », faute crédits pour la prolonger. « Nous commençons à préparer le redéploiement début juillet », a affirmé le général Vansina. Il a toutefois évoqué, à l’image du ministre de la Défense, Steven Vandeput, une « rotation » entre pays européens, et la possibilité d’une nouvelle participation belge à l’opération aérienne dans le courant de 2016.

Son homologue commandant la composante Terre, le général-major Jean-Paul Deconinck, a pour sa part décrit les tâches effectuées par le petit détachement – une trentaine de militaires, un nombre calculé au plus juste en fonction des besoins – déployés près de Bagdad pour contribuer à la formation de soldats irakiens qui seront ensuite engagés dan des opérations contre Daesh. La formation se déroule depuis le 15 mars sur un site « hautement sécurisé » proche de l’aéroport international de la capitale irakienne, en coopération avec des instructeurs de sept autres pays – dont les Etats-Unis, qui assurent la sécurité de cette installation irakienne.

Les Belges dispensent différents cours à des recrues irakiennes, notamment dans une spécialité comme le franchissement d’obstacles et le combat en milieu urbain, a précisé le général Deconinck, Le gouvernement avait décidé fin février d’envoyer ce détachement en Irak pour assurer durant une période initiale de six mois la formation de l’armée irakienne dans le cadre du programme « Building Partner Capacity » de la coalition anti-EI.

Une rotation du personnel est prévue « en juin-juillet » et une évaluation de la mission en août, avant toute décision politique de la poursuivre ou non, a expliqué le « patron » de la composante Terre.

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