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Les États-Unis relancent la bataille du boeuf aux hormones contre l’UE

Le Vif

Les Etats-Unis ont annoncé jeudi avoir relancé la bataille engagée il y a près de 20 ans devant l’Organisation mondiale du commerce (OMC) contre l’Union européenne pour son refus d’importer le boeuf américain aux hormones.

Accusant les Européens de ne pas respecter les engagements pris lors d’un compromis de 2009, les autorités américaines menacent de rétablir les droits de douane qu’elles avaient imposés sur différents produits comme le roquefort, la moutarde et les truffes, indique la Représentation américaine au Commerce extérieur (USTR) dans un communiqué.

« L’action engagée aujourd’hui oblige l’UE à rendre des comptes et constitue un pas important pour encourager la Commission à revenir à la table des discussions pour garantir aux éleveurs américains un accès au marché européen », indique l’USTR, qui ouvre une période de « consultations publiques » aux Etats-Unis qui pourrait déboucher sur le « rétablissement » de sanctions commerciales.

Bataille hautement symbolique en France, le différend sur le boeuf aux hormones menace de raviver les tensions commerciales entre les Etats-Unis et l’Europe au moment où l’administration Obama passe le relais à Donald Trump, élu sur un programme aux accents protectionnistes.

Selon les Américains, l’accord commercial transatlantique (TTIP) aurait dû aborder et régler cette question mais le retard pris dans les discussions oblige à « passer à l’action » dès à présent.

Cette querelle était née en 1988 quand l’Europe avait interdit l’importation de viande bovine issue d’animaux auxquels ont été administrées des hormones de croissance.

En représailles et en accord avec une décision de l’OMC, les Etats-Unis avaient imposé en 1999 des sanctions douanières sur certains produits du terroir, provoquant de vives protestations dans l’Hexagone et le « démontage » d’un restaurant McDonald’s à Millau, dans le sud-ouest.

Aux termes du compromis de 2009, les Etats-Unis avaient levé leurs sanctions et l’UE avait accepté d’importer davantage de viande américaine de « haute qualité » tout en maintenant son veto sur le boeuf aux hormones.

Aujourd’hui, l’administration Obama assure dans son communiqué que les Européens n’ont pas tenu leurs engagements en important majoritairement de la viande venant d’autres pays que les Etats-Unis.

Les autorités américaines réaffirment par ailleurs que l’interdiction européenne sur le boeuf aux hormones n’a pas de « fondement scientifique » et « discrimine » la filière bovine aux Etats-Unis.

Pendant les discussions sur le TTIP, les négociateurs européens avaient plusieurs fois martelé que le boeuf américain aux hormones ne bénéficierait pas d’un accès accru au marché de l’UE en cas d’accord.

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