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Les deux Britanniques dans un état critique exposés à l’agent innervant Novitchok

Les deux Britanniques retrouvés dans un état critique dans le village d’Amesbury, à une quinzaine de kilomètres de Salisbury, où un ancien agent double russe et sa fille ont été empoisonnés en mars, ont été exposés au même agent innervant, le Novitchok. C’est ce qu’a annoncé mercredi Scotland Yard, la police britannique.

« Ce soir nous avons reçu des résultats d’analyse (…) qui montrent que les deux personnes ont été exposées à l’agent innervant Novichok », a déclaré à la presse Neil Basu, chef du contre-terrorisme britannique.

Le couple avait été retrouvé samedi inconscient et dans un état critique à Amesbury, un village du comté de Wiltshire, non loin du lieu où l’ex-espion russe Skripal avait été victime d’une tentative d’empoisonnement avec le même agent neurotoxique.

Le laboratoire de la Défense de la ville voisine de Porton Down a confirmé l’usage de cet agent neurotoxique de conception soviétique, qui avait été décelé dans le cas de l’ex-agent double (âgé de 67 ans) et de sa fille (33), finalement tirés d’affaire après un lourd traitement médical.

Selon M. Basu, il n’y a « aucune preuve » suggérant que l’homme et la femme, Charlie Rowley et Dawn Sturgess, « étaient visés d’une quelconque manière ».

« C’est le même agent innervant. Ce sera aux scientifiques de déterminer s’il vient du même lot », a-t-il ajouté. La police n’a pas été en mesure de d’établir le mécanisme de transmission du poison, a-t-il poursuivi lors d’une conférence de presse à Londres.

« Le risque pour le public reste faible », a-t-il assuré. Plusieurs endroits de Salisbury ont tout de même été interdits au public par mesure de précaution, tout comme à Amesbury, le village d’origine du couple.

Il a précisé que la police anti-terrorisme conduisait l’enquête, comme dans le cas des Skripal, et qu’une centaine d’agents y travaillaient.

L’homme et la femme, âgés de 44 ans, sont tombés malades samedi, ont précisé les enquêteurs. Avant cela, ils auraient notamment assisté à une réunion dans une église. Selon M. Basu, « rien n’indique qu’ils se soient récemment rendus sur un des sites décontaminés après les tentatives de meurtre ayant visé Sergueï et Youlia Skripal« .

Cette attaque avait provoqué une importante crise diplomatique internationale car les autorités britanniques l’avaient attribuée à la Russie. Plusieurs pays, dont la Belgique, avaient par la suite expulsé des diplomates russes. Moscou avait réagi de manière similaire.

Depuis qu’ils sont sortis de l’hôpital, les Skripals séjournent dans un lieu gardé secret.

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