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Les dates-clés du Liban depuis l’indépendance

Le Vif

Le Liban, qui célèbre vendredi la fête de l’indépendance sur fond de contestation populaire, a été ravagé par une guerre civile (1975-1990) et a subi les ingérences de plusieurs puissances étrangères.

Indépendance

Le 22 novembre 1943, le Liban, sous mandat français depuis 1920, accède à l’indépendance. Un « Pacte national », non écrit, est conclu en vertu duquel les chrétiens acceptent de renoncer à la protection de l’Occident et les musulmans à celle des pays arabes.

Marines

Dans les années cinquante, le nassérisme réveille chez les musulmans le rêve de l’unité arabe. Une mini guerre civile soutenue par l’Egyptien Gamal Abdel Nasser et la Syrie oppose en 1958 pendant cinq mois partisans et opposants du président Camille Chamoun, pro-occidental et anti-nassérien. Celui-ci fait appel aux Américains, qui restent trois mois. C’est la première intervention militaire américaine au Proche-Orient.

Palestiniens

Après la défaite arabe face à Israël en 1967, les premières bases palestiniennes s’installent fin 1968 dans le sud du Liban. En signant un an plus tard les « accords du Caire », le Liban légalise la présence palestinienne armée sur son sol. Les Palestiniens exercent leur propre autorité sur les camps de réfugiés. Après les sanglants affrontements jordano-palestiniens de « Septembre noir » en 1970, l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) de Yasser Arafat se replie au Liban. En 1973, des opérations militaires et des représailles entre Israéliens et Palestiniens enveniment les relations entre les Palestiniens et l’Etat libanais.

Guerre civile

Le 13 avril 1975, la guerre éclate entre partis chrétiens et factions palestiniennes rapidement appuyées par des partis de gauche et musulmans. En 1976, les troupes syriennes entrent au Liban avec le feu vert américain pour secourir les milices chrétiennes au bord de l’effondrement.

En 1982, l’armée israélienne envahit le Liban et assiège Beyrouth. Yasser Arafat et 11.000 combattants palestiniens évacuent la capitale. En septembre, un millier de civils palestiniens sont massacrés par des miliciens chrétiens dans les camps de Sabra et Chatila, en banlieue de Beyrouth. En 1989, l’accord interlibanais de Taëf (Arabie saoudite) établit un nouvel équilibre entre communautés. La guerre, qui a fait plus de 150.000 morts et 17.000 disparus, prend fin en 1990.

Tutelle syrienne

En mai 1991, un traité syro-libanais officialise le rôle prépondérant de la Syrie au Liban. Il est de plus en plus contesté après le retrait militaire israélien du sud du Liban en 2000.

Le 14 février 2005, l’ex-Premier ministre Rafic Hariri est tué dans un attentat à Beyrouth. Son camp accuse Damas, qui nie. Plus d’un million de personnes manifestent à Beyrouth contre la tutelle syrienne. Le 26 avril, les derniers soldats syriens quittent le Liban après 29 ans de présence.

Conflit Israël-Hezbollah

Le 12 juillet 2006, débute un conflit entre les forces israéliennes et le puissant mouvement chiite Hezbollah, après la capture de deux soldats israéliens. La guerre fait en 34 jours 1.200 morts côté libanais, essentiellement des civils, et 160 côté israélien. En octobre, l’armée libanaise, aidée par la Finul (Force intérimaire des Nations unies), se déploie dans le sud.

Hezbollah en Syrie

Le 30 avril 2013, le Hezbollah reconnaît l’engagement de ses combattants dans la guerre en Syrie au côté du régime, une implication qui a depuis divisé la scène politique au Liban. Plusieurs attentats sanglants, revendiqués par des groupes extrémistes sunnites, frappent des bastions du Hezbollah.

Législatives

Le 6 mai 2018, les premières élections législatives depuis 2009 sont dominées par le Hezbollah et ses alliés. Saad Hariri est néanmoins reconduit comme Premier ministre. Le nouveau gouvernement est formé après huit mois de tractations.

Contestation

Le 17 octobre 2019, débute un mouvement de contestation inédit. Des centaines de milliers de Libanais de tous bords descendent dans les rues pour dénoncer la crise économique, et réclamer le départ d’une classe dirigeante jugée incompétente et corrompue. Le gouvernement démissionne le 29, mais le mouvement se poursuit en maintenant sa revendication d’un départ de l’ensemble des dirigeants politiques.

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