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Les confidences d’un oncle de Kim Jong-Un

Le Vif

Un oncle du dirigeant nord-coréen Kim Jong-Un a justifié sa fuite vers les Etats-Unis avec son épouse il y a près de 20 ans par la « peur » que leur inspirait le régime, et « la cruauté du pouvoir ».

Dans un entretien téléphonique avec l’agence sud-coréenne Yonhap, Ri Kang a expliqué mercredi qu’il était à l’époque particulièrement inquiet de ce qui pouvait leur advenir, à son épouse et lui, en cas de décès de l’ancien leader nord-coréen, Kim Jong-Il, le père de Kim Jong-Un.

Ri est marié à Ko Yong-Suk, la plus jeune soeur de la mère de l’actuel numéro un nord-coréen. « Après avoir passé près de deux décennies près de Kim Jong-Il, j’ai ressenti toute la cruauté du pouvoir », a expliqué M. Ri. « J’ai pensé que ce n’était pas une bonne idée de rester dans cet environnement. » M. Ri et son épouse étaient alors chargés de veiller sur Kim Jong-Un lors de sa scolarité dans un pensionnat suisse. Au lieu de rentrer en Corée du Nord, ils ont choisi de fuir aux Etats-Unis en 1998.

A l’époque, la mère de Kim Jong-Un, malade, se faisait soigner en Europe. Elle est finalement décédée en France en 2004 d’un cancer du sein. « Mon épouse pensait que nous pourrions obtenir de meilleurs traitements pour sa soeur aux Etats-Unis. J’y suis allé par peur de ce que ceux au pouvoir pouvaient faire », a expliqué M. Ri. Kim Jong-Il est encore parvenu à se maintenir au pouvoir pendant 13 ans, jusqu’à son décès en 2011, et l’arrivée au pouvoir de son fils s’est fait relativement tranquillement.

Pour autant, les craintes de M. Ri étaient fondées. Deux ans après son arrivée au pouvoir, Kim Jong-Un a fait exécuter un autre de ses oncles, Jang Song-Thaek. Après des années dans un anonymat relatif aux Etats-Unis, M. Ri et son épouse ont attiré l’attention des médias la semaine dernière quand il a été révélé que Mme Ko avait porté plainte pour diffamation en Corée du Sud contre trois autres transfuges nord-coréens. Elle réclame un total de 60 millions de wons (49.000 euros) de dommages et intérêts pour des propos tenus par les intéressés à la télévision sud-coréenne entre 2013 et 2014.

D’après son avocat, les propos incriminés concernent des accusations selon lesquelles Mme Ko avait géré un fonds secret au nom de Kim Jong-Il, que le père de Mme Ko avait collaboré avec le Japon durant son règne colonial sur la péninsule coréenne (1910-1945) et qu’elle avait subi des opérations de chirurgie esthétique après avoir fait défection aux Etats-Unis.

« Ma femme a des problèmes cardiaques et a été très énervée par ce que ces gens ont dit », a déclaré M. Ri à Yonhap. Son interview ne révèle pas le lieu de résidence de la famille, mais précise que M. Ri dirige une blanchisserie, et que le couple a deux fils et une fille qui sont tous à l’université.

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