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Les coffee-shops ferment leurs portes aux étrangers

À partir de ce 1er mai, il ne sera plus possible de consommer, en tant que touriste belge, du cannabis aux Pays-Bas. Les coffee-shop ne seront plus accessibles qu’aux seuls détenteurs du wietpas, la « carte cannabis ».

Dès le 1er mai, les coffee-shop de Maastricht et ceux des provinces du sud des Pays-Bas seront transformés en « club fermé » et ne pourront plus vendre du cannabis en vente libre. Seuls les membres du coffee-shop seront encore autorisés à consommer et à acheter au sein de ces établissements. Pour s’inscrire, le candidat devra être âgé de plus de 18 ans et vivre dans la même localité que le coffee-shop. Le nombre de membres ne pourra pas dépasser les 2.000 inscrits par coffee-shop.

Cette carte a réveillé l’ire des tenanciers de coffee-shop qui dénoncent la mesure et ont lancé, sans succès, plusieurs mesures judiciaires. Pour ces derniers, la loi ne va pas seulement faire fuir les touristes qui représentent, selon une étude de 2008, deux tiers de leur clientèle, mais aussi les clients locaux puisqu’une inscription obligatoire ne garantit plus l’anonymat. Ils dénoncent également un recul des mentalités dans une société hollandaise devenue nettement plus conservatrice qu’il y a 20 ans.

Les autorités sont néanmoins restées sourdes aux protestations et malgré un gouvernement démissionnaire, la « carte cannabis » sera appliquée dès 1er mai dans les régions frontalières de Zélande, Brabant-Nord et le Limbourg et en 2013 dans le reste du pays. À partir de 2014, les autorités souhaitent aussi interdire les coffee-shop à moins de 350 mètres d’une école et la vente de « skunk », une variété très puissante de cannabis.

Le gouvernement néerlandais espère que ces mesures vont permettre de lutter contre les nuisances telles qu’embouteillages, tapage nocturne et prolifération de vendeurs de drogue dans les rues provoquées par l’afflux des « touristes de la drogue ». L’association des tenanciers de coffee -shop de Maastricht pense, au contraire, que ces mesures ne vont faire que renforcer les nuisances et a pour sa part déjà décidé de ne pas appliquer le Wietpass et ce peu importe les risques encourus.

Les coffee-shops sont tolérés aux Pays-Bas depuis 1976 et on dénombre plus de 2 millions de « touristes de la drogue » par an rien qu’à Maastricht qui compte 14 des 670 coffee-shops du pays.

Depuis ce week-end, les autorités néerlandaises ont placé à la frontière de grands panneaux lumineux annonçant l’interdiction, avec le slogan « Nouvelles règles, pas de drogue ».

Déplacement des « ventes illégales » sur le territoire belge ?

Ce changement de législation fait craindre le « déplacement des ventes illégales » sur le territoire belge, « l’augmentation du phénomène des rabatteurs » qui attendent les clients à proximité des frontières, ainsi que « l’augmentation de la production interne en Belgique », a expliqué Mme Milquet. En concertation avec les Pays-Bas, la Belgique a décidé « d’augmenter les présences policières notamment dans les zones frontalières, sur les routes et dans les trains

LeVif.be

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