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Les autorités libyennes veulent juger Seif al-Islam en Libye

Les autorités libyennes ont annoncé qu’elles souhaitaient juger Seif al-Islam en Libye, malgré le mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) qui soupçonne le fils de Mouammar Kadhafi, arrêté dans la nuit de vendredi à samedi, de crimes contre l’humanité.

Après le soulagement et la joie à l’annonce de l’arrestation, le sort du fils le plus en vue de l’ancien dictateur commençait à révéler des fissures entre la Libye et la communauté internationale, qui presse Tripoli de coopérer avec la CPI afin de garantir un « procès
équitable ».

Ce nouveau développement risque en tout cas de retarder l’annonce du nouveau gouvernement, qui était prévue ce dimanche. Le Premier ministre par intérim, Abdel Rahim al-Kib, a esquivé la question samedi soir. « Nous voulons que le procès de Seif al-Islam ait lieu en Libye car la justice locale est la règle et la justice internationale l’exception », a déclaré dimanche à l’AFP le ministre de la Justice au sein du Conseil national de transition (CNT), Mohammed al-Allagui. « Nous avons les garanties nécessaires pour un procès équitable, en particulier après l’amendement d’une loi garantissant l’indépendance de la justice par rapport à l’exécutif », a-t-il assuré.

Longtemps présenté comme successeur potentiel de son père, Seif al-Islam fait depuis le 27 juin l’objet d’un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes contre l’humanité. Il est soupçonné d’avoir joué un « rôle-clé dans la mise en oeuvre d’un plan » conçu par son père pour « réprimer par tous les moyens » le soulèvement populaire entamé mi-février.

L’ex-chef du renseignement Abdallah al-Senoussi arrêté

L’ancien chef des services des renseignements libyens, Abdallah Al-Senoussi, recherché par la Cour pénale internationale (CPI), a été arrêté dans le Sud libyen, selon un haut responsable du Conseil national de transition (CNT).

« Abdallah al-Senoussi a été arrêté dans la région d’al-Guira, dans le sud du pays », a déclaré à l’AFP à Tripoli ce haut responsable sous couvert de l’anonymat, sans préciser la date ou les circonstances de cette interpellation. Dans le même temps à Benghazi (est), un officier est monté à la tribune d’une réunion de l’armée sous l’égide du CNT pour annoncer l’arrestation de « ce terroriste, cet assassin, Abdallah al-Senoussi », sous les applaudissements des centaines d’officiers présents.

« Nous remercions Dieu pour cette victoire », a déclaré le ministre de la Défense, Jalal Dgheili, présent à cette réunion. Des commandants sur le terrain ont confirmé l’arrestation, selon un membre du « Conseil des thowar (révolutionnaires) » de Tripoli. Comme Seif al-Islam Kadhafi, arrêté dans la nuit de vendredi à samedi, M. Senoussi fait l’objet depuis le 27 juin d’un mandat d’arrêt de la CPI pour crimes contre l’humanité.

Agé de 62 ans, Al-Senoussi, beau-frère de Mouammar Kadhafi, a aussi été condamné par contumace à la réclusion criminelle à perpétuité par la cour d’assises de Paris en mars 1999 pour son implication dans l’attentat contre un DC-10 de la compagnie UTA en 1989, qui avait fait 170 morts.

LeVif.be, avec Belga.

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