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Les autorités imposent un ultimatum aux « rouges » à Bangkok

Les « chemises rouges » ont perdu leur « général rebelle », Seh Daeng, ce lundi. Elles craignent un éventuel assaut final, dans les heures à venir.

Les « chemises rouges » ont perdu leur « général rebelle », Seh Daeng, ce lundi. Elles craignent un éventuel assaut final, dans les heures à venir.

Autour du quartier occupé par les manifestants anti-gouvernementaux, dans le centre de la capitale thaïlandaise, des violences sporadiques se poursuivaient lundi matin. Les autorités ont appelé les manifestants volontaires et non armés, principalement les enfants, les femmes et les personnes âgées, à quitter cette zone avant 15h00.

Le gouvernement n’a pas précisé quelles actions il entendait engager après cette échéance. « Ceux qui resteront violeront la loi et seront passibles de deux ans de prison. Ils risquent aussi leur vie en raison des attaques terroristes sur le site », selon les autorités.

A l’intérieur de la « zone rouge », l’un des leaders des manifestants, Weng Tojirakarn, a exhorté les « rouges » à « garder le moral car nous allons bientôt gagner ». « Le gouvernement est décidé à tuer ceux qui luttent à main nue. Abhisit [le Premier ministre dont les « rouges » exigent la démission] veut davantage de morts », a-t-il déclaré lors d’un discours.

Les affrontements entre l’armée et les manifestants, qui se concentrent dans le centre, ont fait au moins 35 morts et 244 blessés depuis vendredi, selon un dernier bilan des secours.

Seh Daeng, « martyr » des chemises rouges Un nouveau décès est venu s’ajouter à ce bilan, ce lundi matin, avec la mort du général renégat Seh Daeng. Agé de 58 ans, le général avait été hospitalisé inconscient, entre la vie et la mort, jeudi soir après avoir reçu une balle en pleine tête alors qu’il était interrogé par un journaliste dans le quartier occupé par les « chemises rouges » depuis début avril.

Suspendu depuis janvier, il avait pris le parti des « rouges », parmi lesquels il jouissait d’une forte popularité, et supervisait les opérations de sécurité dans la zone occupée malgré la défiance de certains leaders du mouvement. Il était vu comme un allié indéfectible de Thaksin Shinawatra, l’ancien Premier ministre en exil renversé en 2006 par un putsch, et dont se réclament de nombreux manifestants.

Les deux camps s’affrontent depuis le lancement jeudi soir de l’opération militaire pour asphyxier la « zone rouge », en plein coeur de la capitale.

L’armée y a coupé les approvisionnements en eau, électricité et nourriture. Les soldats n’hésitent plus à tirer à balles réelles. Le pouvoir a cependant renoncé dans l’immédiat à y imposer le couvre-feu, une mesure jugée trop lourde pour les habitants restés dans ce quartier plutôt huppé.

Les « rouges » défendent ardemment leur camp retranché, menant des opérations de guérilla urbaine avec cocktails Molotov, pierres, engins incendiaires et parfois armes à feu. Les plus déterminés des protestataires se disent disposés à « lutter jusqu’à la mort », après avoir érigé des barricades de barbelés, de pneus arrosés de kérosène et de bambous autour de la zone de plusieurs kilomètres carrés.

Levif.be avec L’Express.fr

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