© BELGAIMAGE

Les amis de DSK simples clients de la prostitution

La défense des amis de l’ancien chef du FMI Dominique Strauss-Kahn s’est attachée jeudi à démontrer, devant le tribunal français qui les juge, qu’ils n’étaient que des « clients » de la prostitution, que l’on voulait, fait sans précédent, « criminaliser » en les accusant de proxénétisme.

Le procureur avait requis mardi la relaxe « pure et simple » pour l’ancien patron du Fonds monétaire international, prévenu vedette de ce procès pour proxénétisme aggravé, estimant que les preuves manquaient à son encontre. DSK n’a jamais nié sa participation à des soirées libertines, mais affirme qu’il ignorait que certaines des femmes qui lui étaient présentées étaient des prostituées embauchées et payées par des amis qui organisait ces soirées pour lui.

« C’est la première fois en France qu’on criminalise le client », a déclaré Me Eric Dupond-Moretti, avocat de David Roquet, ancien homme d’affaires et considéré comme l’un des « recruteurs » des prostituées. En ne pénalisant pas la prostitution mais en condamnant le proxénétisme, la loi française a créé une certaine confusion, a argumenté Me Karl Vandamme, avocat de Fabrice Paszkowski, un entrepreneur.

« Quand la loi n’est pas claire elle doit profiter à ceux qui ont le sentiment de la respecter », a-t-il ajouté. Au cours de la douzaine de soirées dont il est question, Fabrice Paszkowski vient parfois accompagné d’une prostituée, et le cache, ne se sentant « pas glorieux », selon lui.

« Et si ce qu’ont fait ces hommes était finalement une énorme fête avec ce qu’elle compte d’excès, d’insouciance, d’inconscience? « , s’est pour sa part interrogé l’avocat du commissaire Jean-Christophe Lagarde. « On a le droit parfois de lâcher prise (…) y compris quand on est flic », assure Me Olivier Bluche.

David Roquet affirme avoir été le seul autre prévenu avec Fabrice Paszkwoski à savoir que les jeunes femmes étaient des professionnelles. Sa défense s’est acharnée cas par cas à démontrer qu’il s’agissait de relation de client à prostituée. Quand il discute avec les prostituées qu’il rémunère des lieux de rendez-vous, qu’il arrange leur transport, « est-ce qu’il aide à la prostitution ou est-ce qu’il définit les modalités de la prestation sexuelle?  » se demande Me Dupond-Moretti.

Le parquet a réservé l’une de ses réquisitions les plus lourdes à M. Paszkowski, demandant deux ans de prison avec sursis et 20.000 euros d’amende. Il a requis la même peine à l’encontre de David Roquet. Vendredi, ce seront les dernières plaidoiries de la défense.

Puis DSK et les 13 autres prévenus auront la possibilité de prendre la parole s’ils le désirent, avant que le président du tribunal correctionnel ne prononce la mise en délibéré, au terme de trois semaines d’audiences.

Contenu partenaire