Bachar el-Assad et Vladimir Poutine © Belga

Les Américains laissent la Syrie aux Russes sur les plans militaire et diplomatique

Après les généraux, la parole en Syrie est aux diplomates. C’est du moins ce que souhaite Vladimir Poutine. Mais les Américains seront-ils d’accord ?

Cette semaine, le bâtiment de l’ONU à Genève est le théâtre de négociations sur la Syrie. Il y a une semaine ou deux, le président russe Vladimir Poutine avait fait savoir que les opérations militaires dans le pays étaient terminées et qu’il était temps de regarder l’avenir politique. La semaine dernière, Poutine s’est entretenu à Sotchi avec ses collègues turcs et iraniens, Assad est passé, et Donald Trump a eu droit à une longue conversation au téléphone.

Les États-Unis ont joué un rôle important dans la lutte contre l’État islamique, mais ils ne sont pas intervenus dans la guerre civile proprement dite en Syrie. Avant Trump, c’était déjà la politique de Barack Obama. Quand en 2013, Obama n’est pas intervenu contre Assad après que ce dernier ait utilisé des armes chimiques contre sa population, il était clair que les militaires américains ne reprendraient pas vite l’initiative dans un conflit dans la région. En avril de cette année, Trump a fait bombarder une base aérienne syrienne, mais il en est resté là. Les Américains ont laissé le terrain diplomatique et militaire aux Russes.

Il est assez difficile de trouver une solution pour la Syrie. Elle ne peut être trouvée indépendamment de ce qui se passe en Moyen-Orient. Les décisions sur les Kurdes en Syrie ont des conséquences en Irak, en Iran et certainement en Turquie. L’intervention de l’Iran dans la Guerre en Syrie et les liens de Téhéran avec Hezbollah en Iran sont perçus comme très menaçants par d’autres pays de la région. Les alliés traditionnels des Américains, tels qu’Israël et l’Arabie saoudite, se sentaient déjà vulnérables après l’accord international avec l’Iran piloté par Obama sur le développement d’une arme nucléaire. Formellement, ils sont en guerre sur la question palestinienne, mais à présent Tel-Aviv et Riyad unissent leurs forces contre l’ennemi commun l’Iran.

Si en Syrie, le combat a été livré, ce n’est pas le cas partout au Moyen-Orient. Même si on dirait que les États-Unis observent à distance, Poutine est certainement assez intelligent pour ne pas régler l’affaire tout à fait sans les Américains et leurs amis. Si la solution politique n’est pas soutenue par la région, elle ne sera que le début d’un nouveau conflit. Si Poutine est suffisamment visionnaire, il faudra voir s’il peut trouver assez de soutien.

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