© AFP

Législatives en France: ce qu’il faut savoir sur le scrutin

Le Vif

Les élections législatives françaises, le 11 et le 18 juin, représentent un enjeu majeur pour le président Emmanuel Macron, qui a besoin d’une majorité large à l’Assemblée pour mener ses réformes, dans un paysage politique en pleine recomposition.

Enjeu

Ce scrutin est crucial pour Emmanuel Macron, en quête d’une large majorité qui lui permettra de mener ses réformes, à commencer par celle du Code du Travail, face aux deux partis traditionnels de droite (Les Républicains) et de gauche (Parti socialiste), affaiblis.

Le Front national (extrême droite) et La France insoumise (gauche radicale), qui ont effectué des percées importantes à la présidentielle avec leurs programmes anti-UE, espèrent confirmer leurs ancrages grâce aux votes des déçus de la mondialisation.

Mode de scrutin

Il s’agit d’élire 577 députés à l’Assemblée nationale, dont onze représentant les Français installés à l’étranger. Chaque circonscription représente environ 125.000 habitants.

Les bureaux de vote seront ouverts de 08h00 à 20H00 dans les grandes villes, heure à laquelle seront publiées les premières projections sur les résultats partiels.

Si aucun des candidats ne dépasse les 50% au premier tour, les deux premiers sont automatiquement qualifiés pour un second tour, tout comme ceux qui dépassent 12,5% des inscrits – même en troisième ou quatrième position – peuvent se maintenir au second tour. Au second tour, est élu celui qui remporte le plus de voix quelle que soit la participation.

Profond renouvellement

La nouvelle Assemblée sera profondément renouvelée, notamment parce que plus de 200 députés sortants ne se représentent pas.

La décision du mouvement d’Emmanuel Macron, La République en Marche (REM), d’investir un grand nombre de candidats issus de la société civile et la nouvelle loi sur le non-cumul des mandats qui a incité certains à ne pas se présenter pour privilégier leur mandat local, vont contribuer au renouvellement de l’Assemblée.

Un total de 7.882 candidats se présentent au premier tour. Leur âge moyen est de 48,5 ans, plus de 42% sont des femmes.

Dans l’Assemblée sortante, les femmes ne représentent que 26,9% des députés –155 sur 577– ce qui était cependant un record.

Forces en présence

Camp Macron: conquérir la majorité

Les 530 candidats REM, dont très peu sont des députés sortants, ex-socialistes pour la plupart, font face à des adversaires souvent bien implantés localement.

Le centriste François Bayrou, rallié à M. Macron en amont de l’élection présidentielle, a obtenu un nombre important d’investitures pour son parti le MoDem. Mais son influence sera marginalisée si En Marche fait un bon score.

A défaut de majorité absolue (289 députés sur 577), le président Macron devra bâtir une coalition avec des élus de droite et de gauche – contre les consignes officielles des partis d’origine – ou bien obtenir au cas par cas les voix des députés pour faire passer ses textes. Le scénario d’une France ingouvernable, redouté par certains après l’élection du plus jeune président de l’histoire de France, semble désormais exclu par les sondeurs.

Extrême droite: incarner l’opposition

Après un score historique à la présidentielle (33,9%), moins élevé cependant que dans ses ambitions, l’extrême droite conduite par Marine Le Pen compte sur ses 10,7 millions d’électeurs pour s’installer comme « la première force d’opposition ».

Les divisons internes, notamment sur la question de la sortie de l’euro et la prise de distance de la très populaire Marion Maréchal-Le Pen, nièce de Marine, ont cependant ébréché les espoirs du Front National de remporter les 45 circonscriptions où Marine Le Pen a obtenu plus de 50% au deuxième tour de la présidentielle.

Droite: imposer une cohabitation

Après la débâcle de la présidentielle qui a vu son candidat éliminé au premier tour (20%), le parti Les Républicains (LR) ambitionne d’imposer un gouvernement de coalition au président centriste. Mais le ralliement de plusieurs responsables au camp Macron et la stratégie du nouveau président, qui a nommé un premier ministre de droite à la tête de son gouvernement, sèment le doute et la division. Plusieurs de ses ténors sont en difficulté dans leur circonscription, selon les sondages.

Gauche: éviter l’effondrement

Après un score historiquement bas à la présidentielle (6,3%), les socialistes, au pouvoir pendant le quinquennat du président François Hollande, jouent leur survie: une partie de leurs électeurs les a déjà quittés pour Emmanuel Macron, d’autres se sont tournés vers la gauche radicale.

Gauche radicale: être l’opposition de gauche

Fort de son joli score au premier tour de la présidentielle (19,6%), Jean-Luc Mélenchon, leader de La France insoumise, veut s’imposer comme le premier opposant au nouveau président.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire