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Législatives au Canada: quatre candidats pour un fauteuil de Premier ministre

Le Vif

Entre le libéral Justin Trudeau, dont l’image a été écornée par quatre ans de pouvoir, le conservateur Andrew Scheer, le social-démocrate Jagmeet Singh et l’écologiste Elizabeth May, quatre principaux candidats briguent le poste de Premier ministre du Canada.

JUSTIN TRUDEAU

Chef du gouvernement sortant, le chef du parti libéral (centre) Justin Trudeau cherche à décrocher un deuxième mandat alors que son étoile a pâli sur fond de scandale politique et d’accusations de double discours sur l’environnement.

Élu en 2015 sur la promesse d’améliorer le sort de la classe moyenne, ce Montréalais de 47 ans est le fils de l’ancien Premier ministre Pierre Elliott Trudeau. Père de trois enfants, deux garçons et une fille qu’il a eus avec son épouse Sophie Grégoire, une ancienne animatrice de télévision, M. Trudeau distille avec soin sur les réseaux sociaux des images de moments en famille. Avant de devenir député fédéral d’une circonscription de Montréal en 2007, il avait été enseignant, guide de rafting et moniteur de snowboard.

Chef de son parti depuis 2013, il cherche souvent à concilier ce qui semble opposé, comme sur l’environnement: se disant inquiet du réchauffement climatique, il a mis en place une taxe carbone nationale, tout en nationalisant un oléoduc controversé. Il a cherché pendant son mandat à réconcilier l’Etat canadien avec les peuples autochtones, avec des résultats contrastés.

Boxeur amateur, il enfile encore les gants pour se défouler et évacuer le stress de sa fonction, d’autant qu’avec l’arrivée de Donald Trump à la tête des Etats-Unis, il a dû réorganiser son gouvernement, revoir ses priorités… et faire preuve de sang-froid face à un bouillant président américain qui l’a même insulté à l’issue d’un G7 au Québec. Mais comme toujours, cet adepte des selfies s’est évertué à afficher son sourire de jeune premier.

ANDREW SCHEER

Principal adversaire de Justin Trudeau, Andrew Scheer, chef du Parti conservateur (droite) depuis 2017, dirige sa première campagne électorale. A 40 ans, cet homme affable au visage poupin, père de cinq enfants, est souvent qualifié de « Harper souriant », en référence à l’austère ancien Premier ministre conservateur Stephen Harper, à la tête du Canada de 2006 à 2015.

Député d’une circonscription de la Saskatchewan (ouest) depuis 15 ans, il était devenu en 2011 le plus jeune président de la Chambre des Communes. Conservateur aussi bien sur les enjeux fiscaux que de société, il se qualifie de « réaliste » et s’engage à rééquilibrer le budget de l’Etat dans un délai de cinq ans et à ne pas rouvrir le débat sur l’avortement ou le mariage homosexuel, contrairement à ses prises de position passées.

Il promet d’abolir la taxe fédérale sur le carbone, principale mesure prise par les libéraux pour lutter contre le réchauffement climatique, et de la remplacer par différentes initiatives. Il souhaite créer un « corridor énergétique » s’étirant d’un bout à l’autre du Canada, réservé au transport du pétrole, du gaz ou de l’électricité.

JAGMEET SINGH

A 40 ans, cet avocat né en Ontario (centre) dans une famille aisée originaire du Pendjab indien rêve de porter pour la première fois à la tête du Canada le Nouveau Parti Démocratique (NPD, gauche) qu’il dirige depuis 2017.Toujours coiffé d’un turban, souvent de couleur vive, ce Sikh, élu député d’une banlieue de Vancouver début 2019, se veut le défenseur d’un pays tolérant, ouvert, égalitaire et écologiste.

Marié à une créatrice de mode, il peine cependant à se faire connaître du grand public, contrairement à son charismatique prédécesseur Thomas Mulcair. Pour créer la surprise, son clip de campagne, destiné à le présenter aux Canadiens, le montre donc… sans son fameux turban.

ELIZABETH MAY

Figure historique du mouvement environnementaliste canadien, elle est devenue en 2011 la première députée des Verts de l’histoire du Canada. Née aux Etats-Unis mais ayant grandi en Nouvelle-Ecosse (est), cette avocate a dirigé pendant 17 ans une importante organisation écologiste, le Sierra Club du Canada, avant de prendre la direction du Parti Vert en 2006.

A 65 ans, la doyenne des chefs de partis pourrait jouer les trouble-fête et faire de son parti la troisième formation au Parlement d’Ottawa.

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