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Le Yémen se rapproche d’une trêve des combats

La perspective d’un cessez-le-feu prenait corps dimanche au Yémen après des réactions plutôt positives des rebelles Houthis et de leurs alliés à une offre de trêve de l’Arabie saoudite destinée à faciliter l’arrivée de l’aide humanitaire vitale pour les civils.

Une première cargaison de fuel a atteint le pays samedi et une deuxième est attendue dimanche, a annoncé le programme alimentaire mondial (PAM), de quoi soulager un tant soit peu une population affectée par le conflit.

Le sort des civils, notamment dans la province de Saada (nord), fief des Houthis et soumise ces derniers jours à d’intenses bombardements de l’aviation de la coalition, a fait l’objet d’un nouveau cri d’alarme de l’ONU. « De nombreux civils sont pris au piège à Saada car ils sont incapables d’accéder à des moyens de transport en raison de la pénurie de carburant », a souligné le coordinateur des affaires humanitaires de l’ONU pour le Yémen, Johannes van der Klauuw.

Le navire chargé de 300.000 litres de carburant et d’équipements a accosté samedi au port de Hodeida, dans l’ouest du Yémen, selon le PAM. L’organisation de l’ONU avait annoncé le 30 avril que la pénurie de carburant l’obligeait à arrêter progressivement ses distributions de nourriture, alors que la situation humanitaire empirait.

L’arrivée de nouveaux navires « va nous permettre d’atteindre des centaines de milliers de personnes ayant un besoin urgent d’aide alimentaire », a annoncé Purnima Kashyap, le directeur du PAM pour le Yémen. « Une plus grande quantité de nourriture et de carburant sont attendus dans les prochains jours ».

Le carburant va être distribué à « plus de 50 partenaires humanitaires » à Hodeida et dans la capitale Sanaa. Cette relative embellie sur le plan humanitaire intervient au moment où le bureau politique des rebelles chiites a indiqué « être prêt à réagir positivement à tout effort, appel ou mesure qui aiderait à mettre fin aux souffrances » de la population.

Des militaires alliés aux Houthis ont quand à eux accepté le cessez-le-feu humanitaire, après six semaines de raids aériens quotidiens de la coalition saoudienne destinés à empêcher les rebelles de conquérir l’ensemble du Yémen. Ryad avait proposé vendredi que ce cessez-le-feu prenne effet mardi soir pour cinq jours renouvelables à condition que les rebelles s’engagent à le respecter.

Les Houtis comme leurs alliés ont remercié sans les citer des pays « amis » pour leurs efforts de médiation en vue de la trêve. Vendredi, le chef de la diplomatie américaine John Kerry avait « encouragé » l’Iran et la Russie, « pays qui ont le plus d’influence » sur les rebelles à les « pousser » à l’accepter. Les alliés des Houthis ont donné leur aval à l’offre quelques heures après qu’un raid de la coalition arabe a frappé la résidence de leur homme fort, l’ex-président Ali Abdallah Saleh.

L’appui des militaires partisans de M. Saleh a permis aux Houthis, venus du nord du pays, de prendre le contrôle de la capitale Sanaa en janvier, poussant à l’exil le président Abd Rabbo Mannsour Hadi le 26 mars. Plus de 1.400 personnes ont été tuées dans le conflit, selon l’ONU.

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