Un site détruit par des frappes aériennes.

Le Yémen ravagé par plus de cinq ans de conflit

Le Vif

Le Yémen, pays le plus pauvre de la péninsule arabique, est dévasté par un conflit depuis l’entrée des rebelles Houthis, soutenus par l’Iran, dans la capitale Sanaa le 21 septembre 2014.

Depuis mars 2015, une coalition militaire menée par l’Arabie saoudite intervient militairement dans le pays pour soutenir les forces loyalistes face aux insurgés qui ont conquis plusieurs régions.

La rébellion des Houthis

En 2014, les Houthis, s’estimant marginalisés, lancent une offensive depuis leur fief de Saada (nord).

Le 21 septembre, ils entrent dans la capitale Sanaa, alliés à des unités fidèles à l’ex-président Ali Abdallah Saleh, et s’emparent du siège du gouvernement et de plusieurs sites stratégiques.

Ils s’emparent à la mi-octobre du port de Hodeida (ouest) sur la mer Rouge, puis progressent vers le centre du pays.

Le 20 janvier 2015, ils s’emparent du palais présidentiel à Sanaa et encerclent la résidence du président Abd Rabbo Mansour Hadi, qui fuit vers Aden (sud).

Coalition militaire

Le 26 mars 2015, une coalition menée par Ryad, et à laquelle participent notamment les Emirats arabes unis, lance une opération aérienne pour bloquer l’avancée des rebelles vers le Sud. Washington fournit un soutien en logistique et en renseignement.

M. Hadi se réfugie dans la capitale saoudienne, tandis que les rebelles se rapprochent d’Aden.

En juillet, le gouvernement annonce la « libération » de la province d’Aden, premier succès des loyalistes face aux Houthis. Aden devient la capitale « provisoire » du pays.

En octobre, les forces loyalistes reprennent le détroit stratégique de Bab al-Mandeb.

Bataille à Hodeida

Le 13 juin 2018, les forces progouvernementales, appuyées par Ryad et Abou Dhabi, lancent une offensive sur Hodeida, principal point d’entrée de l’aide humanitaire.

Le 13 décembre, le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres annonce des accords pour faire taire provisoirement les armes, en particulier à Hodeida où les combats cessent, malgré des tirs sporadiques.

Séparatistes du Sud

Fin janvier 2018, des séparatistes du Sud, Etat indépendant avant sa fusion avec le Nord en 1990, se retournent contre les forces gouvernementales à Aden et assiègent le palais du président Hadi, avant qu’une intervention saoudo-émiratie ne stoppe la bataille.

Le 7 août 2019, des affrontements opposent à Aden des éléments séparatistes de la force « Cordon de sécurité », entraînée par les Emirats, aux troupes du gouvernement, soutenues par Ryad.

Le 29 août, les forces séparatistes reprennent Aden.

Initiative de « paix »

Le 14 septembre, les rebelles revendiquent des attaques contre deux installations pétrolières saoudiennes. Ryad et Washington accusent l’Iran, qui dément.

En riposte, la coalition dirigée par Ryad annonce le 19 septembre avoir détruit quatre sites utilisés par les rebelles au nord de Hodeida.

Le 20 septembre, le président du Conseil politique des Houthis, Mehdi Machat, affirme que ces derniers envisagent l’arrêt de « toutes les attaques » contre le territoire saoudien « pour parvenir à la paix ».

Attaque meurtrière

Le 18 janvier 2020, au moins 83 soldats progouvernementaux sont tués dans une attaque attribuée aux Houthis et visant une mosquée à l’est de Sanaa, après des mois de calme relatif.

Elle intervient après une offensive des forces progouvernementales contre les rebelles dans la zone de Nihm, au nord de Sanaa, selon des médecins et responsables militaires.

Le 7 janvier déjà, onze soldats yéménites avaient été tués dans un tir de missile des rebelles Houthis dans la province de Dhaleh (sud), marquée elle par des affrontements sporadiques entre forces gouvernementales et séparatistes.

Pire crise humanitaire

Le conflit a tué des dizaines de milliers de personnes, en majorité des civils.

L’ONU, qui évoque régulièrement la pire crise humanitaire au monde, recense environ 3,3 millions de déplacés. « 80% de la population, soit 24 millions de personnes, ont besoin d’une forme d’aide humanitaire ou de protection, dont 14,3 millions de manière urgente ».

Selon l’Unicef, 1,8 million d’enfants de moins de cinq ans sont en « malnutrition aigüe ».

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