183 pères synodaux ont participé au vote sur chacun des 62 paragraphes. © REUTERS/Max Rossi

Le Vatican ne veut plus de sermons verbeux

Un prêtre catholique qui prononcera un sermon ne devra plus désormais donner un cours savant, raconter son histoire personnelle ou « tordre les textes » pour imposer ses idées préconçues, a recommandé mardi une directive destinée aux prêtres du monde entier.

Intitulé « le directoire sur l’homélie » (sermon), ce document de 117 pages répond à une priorité du pape François, qui soulignait dès 2013 l’importance d’un contenu clair, bref et convaincant, dans un langage susceptible d’être compris, et censé réconforter les fidèles, et non les affliger.

« Pour devenir un bon prédicateur, il n’est pas nécessaire d’être un grand orateur », rassure cette longue lettre, en relevant que « Moïse souffrait de difficultés d’expression, Jérémie se considérait trop jeune et Paul éprouvait crainte et tremblement ». Les voix tonitruantes et les mimiques théâtrales doivent céder la place à « un usage approprié de la voix et aussi des gestes ».

« L’homélie doit être brève et éviter de ressembler à une conférence. Elle ne doit pas être l’occasion de tenir des propos complètement étrangers à la célébration ou (…) de tordre les textes dans tous les sens pour les soumettre à une idée préconçue ». « Enfin, l’homélie ne doit pas être considérée comme un temps réservé au témoignage personnel du prédicateur », selon le texte qui rejette également la prédication « purement moralisante ou qui s’apparente à un endoctrinement ».

Le document évoque aussi les mariages et les obsèques, en invitant les prêtres à les préparer en tenant compte du fait que « beaucoup de ceux qui y participent ne sont pas chrétiens ou ne sont pas catholiques ». Le sermon reste strictement réservé aux évêques, aux prêtres et aux diacres, mais interdit aux laïcs. « Certes, des enseignements de bonne qualité peuvent être dispensés par des responsables laïcs bien préparés de certaines communautés, mais de telles interventions doivent être faites dans d’autres contextes ».

Cette recommandation s’adresse à des communautés nouvelles, où il n’est pas rare que les laïcs commentent les textes bibliques lors des messes.

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