Lobsang Sangay a été élu Premier ministre du Tibet à plus de 55% des voix. © BELGA/AFP

Le Tibet a élu son Premier ministre, Lobsang Sangay

Les élections tibétaines d’aujourd’hui ont confirmé le résultat d’octobre 2010: Lobsang Sangay prend le relai du dalaï-lama dans ses fonctions politiques.

Lobsang Sangay est né en 1968 dans les collines de Darjeeling. Après ses études secondaires dans un établissement de la communauté réfugiée, il choisit l’université de droit de Delhi. Puis en 1995, il obtient une bourse pour partir à Harvard se spécialiser en droit international.

Il y est resté jusqu’à aujourd’hui, en tant que chercheur au programme d’études du droit d’Asie de l’Est. Selon le Boston Globe, l’audace le caractérisait déjà : il organisait également des conférences à la suite desquelles des étudiants chinois et tibétains pouvaient débattre de visu sans agressivité.

A 43 ans il devient le Premier ministre du Tibet (poste appelé Kalon Tripa). La communauté tibétaine en exil dans le monde entier (85 000 personnes) l’a élu à plus de 55% contre ses deux rivaux Tenzing Tethong (ancien représentant du dalaï-lama à New York et Washington) et Tashi Wangdi (en charge de plusieurs portefeuilles ministériels dans le passé).

Sa formation et sa profession, exercées en Occident, lui accordent certainement une conception de l’avenir de son pays moins figée que ceux qui n’ont que peu quitté le Tibet. Sa position sur la question sino-tibétaine (dans un entretien à la Tibetan Political Review, il révèle son désir que « les Tibétains s’intègrent dans le système politique chinois ») surprend cependant car, plus jeune, il se présentait comme fervent partisan de l’indépendance du Tibet. Son franc-parler politique risque de modifier les relations tendues avec la Chine, tout en renforçant les liens solides existants avec l’Occident.

Le dalaï-lama avait officiellement et publiquement exprimé sa décision de confier ses fonctions politiques à une autre personne que lui. Pas question pour autant de dire adieu à son statut de chef spirituel.

Mathilde Perrin

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