La Grande Mosquée de Djenne, au Mali. © JOE PENNEY

Le site de Djenné au Mali, patrimoine mondial en péril

Le Vif

L’Unesco a inscrit mercredi sur la liste du patrimoine mondial en péril les sites des Villes anciennes de Djenné, au Mali, et de Chakhrisabz, en Ouzbékistan, mais en a retiré celui de Mtskheta (Géorgie).

Au sujet de Djenné, le Comité du patrimoine mondial réuni à Istanbul a exprimé « sa préoccupation » en raison de sa situation « dans une région affectée par l’insécurité », le Mali étant aux prises avec une insurrection des groupes islamistes radicaux Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et Ansar Dine.

Il estime que « ce contexte ne permet pas de lutter contre les menaces qui affectent le site, notamment la détérioration des matériaux dans la ville historique, la pression urbaine et l’érosion des sites archéologiques ».

Le site malien avait été inscrit en 1988 sur la Liste du patrimoine mondial.

Le patrimoine mondial est attaqué « du Mali au Yémen », « c’est une arme de guerre », avait dit Irina Bokova, la directrice générale de l’Unesco, en ouvrant dimanche cette 10e session du Comité du patrimoine mondial.

Habité depuis 250 av. J.-C., le site des Villes anciennes de Djenné s’est développé, devenant un marché et une ville importante pour le commerce transsaharien de l’or. Aux XVe et XVIe siècles, la ville a été un foyer de diffusion de l’islam. Ses maisons traditionnelles, dont près de 2.000 ont été préservées, sont bâties sur de petites collines et adaptées aux inondations saisonnières.

L’inscription d’un site sur la liste des sites en péril permet d’encourager la prise de mesures destinées à protéger le bien en question.

Le Comité a également placé Chakhrisabz, dans le sud de l’Ouzbékistan, sur cette liste « en raison du sur-développement des infrastructures touristiques sur le site ».

La ville recèle une collection inégalée de bâtiments à caractère religieux ou laïc construits sous l’empire de Tamerlan, guerrier turco-monghol du XIVe siècle.

La destruction de bâtiments dans le centre du site et la construction d’immeubles modernes, notamment des hôtels, ont « modifié de manière irréversible l’apparence de la Chakhrisabz historique », estime le Comité, réclamant une mission pour évaluer les dégâts et proposer des mesures correctrices. Le site était entré au patrimoine mondial en 2000.

En revanche, le même Comité a décidé de retirer les Monuments historiques de Mtskheta, en Géorgie, de la liste sur laquelle il figurait depuis 2009.

Dans sa décision, le Comité a considéré que les efforts déployés par la Géorgie pour améliorer le système de protection et de gestion de ce site justifiaient un tel retrait.

Celui-ci avait été inscrit sur la liste du patrimoine mondial en péril en raison notamment des détériorations des pierres et des fresques dues aux travaux réalisés dans les bâtiments. Il y avait été maintenu du fait d’un développement urbain incontrôlé.

Le site est constitué de trois ensembles religieux médiévaux, le monastère de Djvari, la cathédrale Svetitstkhoveli et le monastère Samtavro, et de vestiges archéologiques d’une grande importance qui témoignent du haut niveau de l’art et de la culture de la Géorgie pendant près de quatre millénaires.

La 40e session du Comité du patrimoine mondial doit se poursuivre jusqu’au 20 juillet. Elle doit également permettre d’ajouter de nouveaux sites sur la liste du patrimoine mondial de l’humanité.

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