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Le Sénat américain met fin au tabou de l’homosexualité dans l’armée

Le Sénat américain a adopté le projet de loi supprimant la règle qui impose aux militaires de cacher leur orientation sexuelle.

Le Sénat américain a adopté samedi le projet de loi supprimant la règle qui impose aux militaires américains de cacher leur orientation sexuelle, et le président Barack Obama compte maintenant promulguer le texte la semaine prochaine.
Les sénateurs ont voté par 65 voix contre 31 en faveur de l’abrogation de la directive dite du « Don’t ask, don’t tell » (ne rien demander, ne rien dire), mise en oeuvre en 1993 sous la présidence de Bill Clinton. Il s’agissait alors, pour l’ancien président démocrate, d’ouvrir les portes d’une carrière militaire aux homosexuels, à condition toutefois qu’ils taisent leur préférence sexuelle.

La Chambre des représentants avait adopté le texte mercredi par 250 voix contre 175. Barack Obama devrait désormais promulguer la loi la semaine prochaine, a déclaré le porte-parole de la Maison blanche, Robert Gibbs.

« Don’t ask, don’t tell »

« Comme le président le dit depuis longtemps, mettre fin à la directive ‘Don’t ask, don’t tell’ et permettre aux gays et lesbiennes de servir ouvertement dans l’armée renforcera notre sécurité nationale, tout en confirmant le principe fondamental d’égalité sur lequel notre pays a été fondé », a déclaré la Maison blanche dans un communiqué, après le vote du Sénat.

« En mettant fin à la directive ‘Don’t ask, don’t tell’, notre nation ne se privera plus du service de milliers de patriotes américains contraints de quitter l’armée malgré des années de service exemplaires, parce qu’il se trouve qu’ils sont homosexuels. De même, des milliers d’autres ne seront pas contraints de vivre dans le mensonge dans le but de servir le pays qu’ils aiment », avait déclaré le président Obama dans un communiqué peu avant le vote du Sénat.

Promesse électorale

Obama avait promis lors de la campagne présidentielle de 2008 de mettre fin à cette loi du silence, qu’il avait jugée injuste, peu judicieuse, violant à ses yeux les droits de l’homme. Depuis le début de son mandat, des organisations de gauche lui reprochaient de rester les bras croisés sur ce sujet.

Plus de 13 000 hommes et femmes ont été exclus des rangs de l’armée américaine en vertu de la directive « Don’t ask, don’t tell ». Nombre de ceux qui ont dû quitter l’armée ont dit leur espoir de pouvoir être désormais réintégrés.

Ainsi, un ancien commandant de l’armée de l’air, Mike Almy, a déclaré lors d’une conférence de presse en compagnie des dirigeants du Sénat, après le vote, qu’il avait été exclu de l’armée parce qu’un officier avait lu ses courriels personnels adressé à ses proches. « Je ne veux rien tant que reprendre ma carrière d’officier dans l’US Air Force », a déclaré l’ancien commandant, qui avait servi en Irak.

Le Vif.be, avec L’Express.fr

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