Ban Ki-moon, secrétaire général des Nations unies. © AFP/Timothy A. Clary

Le quatrième essai nucléaire nord-coréen « très inquiétant » pour Ban Ki-moon

Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a demandé mercredi que Pyongyang « cesse toute activité nucléaire et respecte ses obligations pour une dénucléarisation vérifiable ».

Dans une déclaration à la presse, Ban Ki-moon a « condamné sans équivoque » l’annonce par la Corée du Nord qu’elle a testé une bombe à hydrogène.

Il a qualifié ce quatrième essai nucléaire nord-coréen de « très inquiétant », estimant qu’il « est profondément déstabilisant pour la sécurité régionale et qu’il nuit gravement aux efforts internationaux de non-prolifération ».

Il s’agit pour Ban Ki-moon d’une « nouvelle violation flagrante de plusieurs résolutions du Conseil de sécurité, malgré les appels unis de la communauté internationale à cesser de telles activités ».

Les Nations unies, a-t-il ajouté, « suivent de près ces développements en coordination étroite avec les organisations internationales concernées comme l’Organisation pour l’interdiction des essais nucléaires (CTBT) ».

Début des consultations au Conseil de sécurité de l’ONU

Le Conseil de sécurité de l’ONU a entamé mercredi des consultations d’urgence à huis clos à New York à la suite de l’annonce d’un nouvel essai nucléaire nord-coréen.

Ces consultations entre les ambassadeurs des 15 pays membres avaient été demandées par Washington et Tokyo.

Plusieurs résolutions de l’ONU interdisent à Pyongyang toute activité nucléaire ou balistique sous peine de sanctions.

A son entrée au Conseil, le représentant permanent adjoint britannique Peter Wilson a qualifié le nouvel essai nord-coréen de « violation flagrante des résolutions du Conseil » et a préconisé une réponse « énergique », évoquant un possible renforcement des sanctions internationales. Mais « les sanctions font partie d’une politique plus large », a-t-il ajouté.

« Nous ne connaissons pas encore de manière définitive, a-t-il dit, la nature de cet essai », que Pyongyang a présenté comme celui d’une nouvelle bombe à hydrogène, beaucoup plus puissante que les précédentes.

L’ambassadeur russe Vitali Tchourkine a invité les membres du Conseil à « garder leur calme » et a souhaité une « réponse appropriée », sans autres précisions.

« Nous allons travailler avec d’autres à une résolution sur des sanctions supplémentaires », avait déclaré auparavant à des journalistes l’ambassadeur britannique Matthew Rycroft.

Dans un premier temps, selon un diplomate, le Conseil devrait se contenter de publier une déclaration condamnant fermement le nouvel essai, laissant le soin à ses experts et diplomates d’élaborer par la suite une résolution imposant de nouvelles sanctions ciblées.

Chacun des trois précédents essais nucléaires nord-coréens, en octobre 2006, mai 2009 et février 2013, a conduit à un alourdissement des sanctions internationales. Celles-ci visent notamment des établissements financiers ou des entreprises liées aux activités nucléaires ou balistiques nord-coréennes.

Washington met en doute les affirmations de Pyonyang sur un essai de bombe H

La Maison Blanche a clairement mis en doute mercredi les affirmations de la Corée du Nord selon lesquelles elle aurait mené son premier essai de bombe H, bien plus puissante qu’une bombe atomique ordinaire.

« L’analyse initiale qui a été menée n’est pas cohérente avec les affirmations de la Corée du Nord selon lesquelles elle a mené avec succès son premier essai de bombe à hydrogène », a déclaré Josh Earnest, porte-parole de la Maison Blanche.

« Rien de ce qui s’est passé au cours des 24 dernières heures n’a poussé le gouvernement des Etats-Unis à modifier son évaluation des capacités techniques et militaires de la Corée du Nord », a-t-il ajouté.

L’annonce nord-coréenne a été accueillie avec beaucoup de scepticisme par les spécialistes, qui jugent trop faible la puissance apparemment dégagée par l’explosion pour que la bombe puisse être à hydrogène.

M. Earnest a précisé que le président américain Barack Obama s’entretiendrait à ce sujet par téléphone dans la journée avec le Premier ministre japonais Shinzo Abe et la présidente sud-coréenne Park Geun-Hye.

Dans une déclaration adoptée à l’unanimité -y compris par la Chine, allié traditionnel de Pyongyang- les 15 pays membres du Conseil de sécurité ont condamné « fermement » mercredi le nouvel essai nucléaire nord-coréen et a décidé de préparer un renforcement des sanctions contre Pyongyang.

La Corée du Nord a testé auparavant trois fois la bombe atomique, en 2006, 2009 et 2013. Ces essais lui ont valu plusieurs volées de sanctions internationales.

Dès mardi soir, l’exécutif américain avait appelé la Corée du Nord à « respecter ses obligations et ses engagements internationaux ».

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