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Le prix Nobel de la paix formellement remis à une UE engluée dans la crise

Une Union européenne engluée dans la pire crise de son histoire a formellement reçu lundi à Oslo le prix Nobel de la paix qui lui a été décerné pour son rôle dans la transformation « d’un continent de guerre en continent de paix ».

En présence d’une vingtaine de chefs d’Etat et de gouvernement européens, le président du comité Nobel norvégien, Thorbjoern Jagland, a appelé l’UE à « aller de l’avant » malgré la crise.

« Sauvegarder ce qui a été gagné et améliorer ce qui a été créé pour nous permettre de résoudre les problèmes menaçant la communauté européenne aujourd’hui, c’est la seule façon de résoudre les problèmes provoqués par la crise financière », a dit le président du comité Nobel, Thorbjoern Jagland.

Ce dernier, connu pour son europhilie dans une Norvège eurosceptique, a ensuite remis la prestigieuse récompense aux représentants des trois principales institutions européennes, les présidents du Conseil, Herman Van Rompuy, de la Commission, José Manuel Barroso, et du Parlement, Martin Schulz.

« Nous ne sommes pas rassemblés ici aujourd’hui avec la conviction que l’UE est parfaite. Nous sommes rassemblés avec la conviction que l’on doit résoudre nos problèmes ensemble », a ajouté M. Jagland. « Ensemble, nous devons faire en sorte de ne pas perdre ce que nous avons construit sur les ruines des deux guerres mondiales », a-t-il ajouté, en évoquant « les 80 millions de personnes » victimes de l’extrémisme dans le passé.

Symboliquement, M. Jagland a ponctué son discours de quelques mots prononcés en plusieurs langues, illustration de la diversité européenne.

Van Rompuy : « Ich bin ein Europäer »

Le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, a jonglé avec les références historiques dans un discours prononcé à l’Hôtel de Ville d’Oslo, où il s’est vu décerner, au nom de l’Union européenne, le prix Nobel de la paix. « Ich bin ein Europäer. Je suis fier d’être européen. I am proud to be European », a-t-il déclaré en conclusion de son allocution.

M. Van Rompuy a d’abord évoqué son histoire familiale. « En 1940, mon père, alors âgé de 17 ans, a dû creuser sa propre tombe. Il s’en est tiré. Sinon je ne serais pas là aujourd’hui », a-t-il dit, avant de revenir sur « le pari audacieux des pères fondateurs » de l’Union européenne, qui ont « brisé le cycle sans fin de la violence ».

Citant Jean Monnet, le président du Conseil a estimé que « mieux vaut se disputer autour d’une table que sur un champ de bataille ». L’Union européenne a développé « une manière sans égal de lier nos intérêts si étroitement que la guerre devient matériellement impossible », c’est son « arme secrète », a ajouté M. Van Rompuy.

« L’Union a perfectionné l’art du compromis. Pas de drame ou de victoire ou de défaite, mais l’assurance que tous les pays sortent victorieux des négociations. Pour cela, une politique ennuyeuse n’est qu’un petit prix à payer », a encore estimé celui dont la fonction est précisément de dégager des compromis entre les 27.

Le Vif.be, avec Belga

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