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Le président israélien admet les torts d’Israël envers la communauté arabe

Le président israélien Reuven Rivlin a reconnu dimanche les torts passés et présents de son pays envers la communauté arabe, qu’il a appelée au calme devant le risque qu’elle prenne fait et cause pour les Palestiniens de Jérusalem-Est ou des territoires occupés.

Reuven Rivlin a choisi très symboliquement, pour s’adresser à la communauté des Arabes israéliens, de devenir dimanche le premier président israélien à participer aux commémorations du « massacre de Kafr Qassem » perpétré le 29 octobre 1956. La police des frontières israélienne avait abattu ce jour-là 47 civils arabes israéliens en obéissant à la lettre à un ordre de faire respecter un couvre-feu sur ce village proche de Tel-Aviv.

« Je suis ici pour le dire de nouveau: un crime atroce a eu lieu ici », a-t-il dit. « Je suis venu ici, en ces jours difficiles, pour tendre en retour la main que vous m’avez tendue et dire que ces jours d’épreuves menacent de nous faire tous tomber dans un bain de destruction et de souffrance ».

En juillet, la colère de la rue palestinienne après le meurtre d’un adolescent de Jérusalem-Est s’était étendue à des villes arabes israéliennes, théâtres de scènes de guérilla pendant plusieurs jours. Pendant la guerre dans la bande de Gaza en juillet-août, des commerçants arabes israéliens s’étaient mis en grève par solidarité avec les Palestiniens.

Les Arabes israéliens sont les descendants des 160.000 Palestiniens restés sur leur terre après la création de l’Etat hébreu en 1948. Détenteurs de la citoyenneté israélienne, ils représentent plus de 20% des huit millions d’Israéliens.

« Je ne suis pas naïf, je sais que certains Arabes israéliens s’identifient à la souffrance des Palestiniens et qu’ils subissent ici en Israël le racisme », a déclaré M. Rivlin. Mais « le public arabe en Israël, les responsables arabes en Israël doivent donner de la voix contre la violence et le terrorisme », a-t-il exhorté.

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