Le président allemand renoncerait à un deuxième mandat

Le quotidien populaire allemand Bild affirme dans son édition de samedi que le président Joachim Gauck, annoncera mardi renoncer à un deuxième mandat en 2017, un casse-tête potentiel pour la chancelière Angela Merkel avant les législatives de l’année prochaine.

Le journal, qui ne cite pas ses sources, indique que le président de 76 ans au rôle largement symbolique d’autorité morale annoncera sa décision lundi soir à Mme Merkel avant de la rendre publique le lendemain.

« Nous ne commentons pas les spéculations » de la presse, a déclaré à l’AFP une porte-parole de la présidence. « C’est surtout sa compagne Daniela Schadt qui (lui) a conseillé d’y renoncer, notamment en raison de son âge et de sa santé (…) à la fin d’un second mandat il aurait 82 ans », écrit Bild au sujet de ce pasteur sans parti très populaire en Allemagne.

Son départ entraînerait un savant jeu de tractations politiques pour lui trouver un successeur susceptible d’obtenir en février 2017 le soutien de l’Assemblée fédérale qui réunit députés du Bundestag et représentants des Etats régionaux. Ni les conservateurs de Mme Merkel, ni leurs partenaires sociaux-démocrates au gouvernement mais rivaux politiques, ni les autres partis n’y disposent d’une majorité suffisante. Or ce vote interviendrait à quelques mois des législatives prévues fin 2017. La chancelière n’a pas encore indiqué si elle comptait viser un quatrième mandat.

L’élection de M. Gauck en 2012 avait dû être organisée après la démission de son prédécesseur, le conservateur Christian Wulff, soupçonné dans une affaire de corruption. La chancelière avait longtemps résisté avant de se résoudre à soutenir l’ex-pasteur d’Allemagne de l’Est.

M. Gauck a pris des positions morales tranchées qui ont fait grand bruit en Allemagne. Sa reconnaissance du génocide arménien dans un discours en 2015 a trouvé son aboutissement cette semaine avec le vote d’une résolution en ce sens des députés allemands qui a entraîné une crise diplomatique avec la Turquie.

En pleine crise des migrants en août dernier, le président allemand avait aussi déclenché un débat en dénonçant « une Allemagne sombre » responsable d’attaques xénophobes contrastant avec celle « lumineuse » venant en aide aux réfugiés.

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