© Image Globe

Le pouvoir ukrainien prêt à discuter des exigences des manifestants

Le Vif

Le pouvoir ukrainien a proposé de discuter au Parlement des exigences des manifestants, avant de rencontrer les leaders de l’opposition qui ont posé un ultimatum après les scènes de guérilla urbaine qui ont fait 5 morts la veille.

Ces pourparlers se tiennent sous la pression des Européens, qui ont enjoint Kiev jeudi de se plier au dialogue avec les opposants qui protestent depuis maintenant deux mois, et condamné la ligne dure qui a mené à la confrontation. Le président de la Commission européenne José Manuel Barroso, a enjoint M. Ianoukovitch de « mener un dialogue au plus haut niveau » lors d’un appel téléphonique, et a obtenu l’assurance que le pouvoir n’allait pas décréter l’état d’urgence, selon la commission.

Le président Viktor Ianoukovitch a reçu le président du Parlement Volodymyr Rybak dans l’après-midi et lui a demandé de convoquer les députés en vue d’une « résolution rapide » de la crise, pour une séance extraordinaire prévue au début de la semaine prochaine, selon un communiqué de la présidence.

M. Ianoukovitch doit encore rencontrer jeudi les dirigeants de l’opposition, qui lui ont lancé mercredi soir un ultimatum après une première rencontre, lui donnant 24 heures pour entamer une réelle conciliation.

L’un des dirigeants, Vitali Klitschko, a cependant appelé à la mi-journée à une trêve le temps de ces nouvelles négociations. S’exprimant rue Grouchevski, au coeur des violents heurts qui agitent la capitale ukrainienne depuis dimanche, il a appelé au calme les manifestants massés derrière une barricade de pneus enflammés.

« Je reviendrai d’ici 20H00 (locales) et vous rendrai compte des négociations », a déclaré l’ancien champion du monde de boxe, cité par l’agence Interfax.

La situation était encore tendue jeudi matin avant l’annonce d’une trêve, avec des échanges de cocktails Molotov et pavés de la part des manifestants et grenades assourdissantes par la police.

Didier Reynders inquiet de la « rapide détérioration » de la situation

Le ministre belge des Affaires étrangères, Didier Deynders, a condamné jeudi le recours à la violence par le régime du président ukrainien Viktor Ianoukovitch, en particulier contre les journalistes, après la mort de cinq personnes, et a appelé « tant les forces de l’ordre que les manifestants à faire preuve de retenue ».

Il s’est dit dans un communiqué « choqué » que des victimes soient à déplorer dans les violents affrontements qui ont opposé manifestants et police anti-émeutes depuis dimanche à Kiev.

Le chef de la diplomatie belge a souligné que le pouvoir exécutif (le gouvernement de M. Ianoukovitch) portait « une responsabilité particulière concernant les agissements des forces de sécurité ».

Il a également « profondément déploré » l’adoption accélérée de lois qui restreignent le droit à manifester pacifiquement et à s’exprimer librement, limitent l’action des médias indépendants et imposent de nouvelles contraintes aux organisations non gouvernementales.

« Il est préoccupant que des ONG des droits de l’homme qui reçoivent des financements étrangers soient qualifiées d’agents étrangers », a poursuivi M. Reynders.

Il a appelé les Ukrainiens à trouver une solution pacifique par la voie du dialogue politique. « L’UE doit continuer à jouer un rôle positif vis-à-vis de ce partenaire important », ajoute-t-il alors le commissaire à l’élargissement, Stefan Füle, est attendu vendredi à Kiev, et que la représentante de la diplomatie de l’UE, Catherine Ashton, « pourrait s’y rendre la semaine prochaine ».

Le Service public fédéral (SPF) Affaires étrangères a par ailleurs légèrement modifié jeudi son avis de voyage concernant l’Ukraine. « Les voyageurs doivent se montrer particulièrement vigilants et éviter de se rendre dans les zones où se produisent ces manifestations (dans le centre de Kiev), indique le SPF sur son site internet.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire