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Le pouvoir politique anglais a-t-il camouflé des pratiques pédophiles ?

Le Vif

Le Premier ministre britannique David Cameron a promis lundi « de faire toute la lumière » sur les accusations de pédophilie impliquant des responsables politiques dans les années 1980-90 qui auraient été étouffées, alors qu’était attendue l’ouverture d’une enquête par la ministre de l’Intérieur.

« Il est important que la police sache qu’elle peut aller partout où son enquête la mène », a-t-il également assuré. Ces soupçons sur une tentative de « camouflage » de pratiques pédophiles au coeur du pouvoir politique ont surgi dans la presse depuis quelques jours, après la révélation de la disparition mystérieuse de dossiers sur ce sujet.

« C’est essentiel que tout le monde tire les leçons de ce qui a mal tourné », a poursuivi le dirigeant conservateur, dont le pays est encore traumatisé par l’affaire Jimmy Savile, ancien animateur de la BBC aujourd’hui décédé, soupçonné d’avoir commis des centaines d’agressions sexuelles en toute impunité, grâce à son statut de star.

La ministre de l’Intérieur Theresa May doit exposer devant les députés à 15h30 quel type d’enquête le gouvernement compte mettre en oeuvre. Son ministère a reconnu que 114 dossiers relatifs à des accusations d’abus sexuels à l’encontre d’enfants entre 1979 et 1999 avaient disparu. Ces documents manquants incluent notamment un dossier portant selon la presse sur l’implication de députés et figures politiques dans un réseau pédophile.

Le dossier avait été remis en 1983 par un député conservateur engagé contre la maltraitance des enfants, Geoffrey Dickens, à Leon Brittan, alors ministre de l’Intérieur de Margaret Thatcher. Ce dernier s’est défendu lundi en assurant qu’il avait reçu « un paquet de documents contenant des accusations sur des comportements sexuels gravement inconvenants » et l’avait passé aux responsables ministériels appropriés « selon la pratique normale ».

Lundi midi, quelque 72.000 personnes avaient signé une pétition pour réclamer une enquête nationale sur ces soupçons, qui sont de nature à ternir l’image de parlementaires déjà éclaboussés il y a cinq ans par un scandale de notes de frais et de dépenses.

Le retentissant scandale Savile a conduit à des enquêtes sur des célébrités du show-business pour des agressions sexuelles remontant à plusieurs décennies. Deux ont été condamnées récemment, dont l’artiste australien Rolf Harris, 84 ans, star du petit écran depuis les années 60, qui a écopé vendredi de cinq ans et neuf mois de prison.

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