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Le pape François demande un « développement » qui intègre les exclus

Le Vif

Le président américain Barack Obama et le pape François ont affiché mercredi à la Maison Blanche leurs convergences de vue sur le climat, la diplomatie ou encore la nécessité de lutter pour les millions d’exclus à travers le monde.

« Comme fils d’une famille d’immigrés, je suis heureux d’être un hôte en ce pays, qui a été en grande partie bâti par de semblables familles », a déclaré le pape à la Maison Blanche, lors d’une cérémonie qui s’est déroulée sous un ciel bleu éclatant.

Le pape a mis l’accent sur la lutte commune contre le changement climatique, citant son encyclique « Laudato si' » dans laquelle il avait appelé à une révolution énergétique permettant une reconversion des énergies fossiles vers les énergies renouvelables.

« En acceptant cette urgence, à moi également il semble clair que le changement climatique est un problème qui ne peut plus être laissé à la future génération », a déclaré le chef de l’Eglise catholique, soulignant « le moment critique de notre histoire ».

Le pape a réclamé aussi un changement de système pour un « développement durable et intégral » qui inclut les millions d’exclus dans le monde.

« Il est encore temps d’opérer les changements qui s’imposent en vue d’un développement durable et intégral. Un tel changement exige de notre part que, de manière sérieuse et responsable, nous prenions en considération (…) les millions de personnes vivant dans un système qui les a marginalisés », a dit le pape.

A l’issue de cette cérémonie à laquelle plus de 10.000 personnes avaient été conviées, les deux hommes devaient se retrouver dans le Bureau ovale pour leur deuxième tête-à-tête, après celui du printemps 2014 au Vatican.

Il s’agit seulement de la troisième visite d’un pape à la Maison Blanche: Jimmy Carter avait reçu Jean-Paul II en 1979, et George W. Bush avait accueilli Benoît XVI en 2008.

« Nous vous remercions pour (…) votre appel aux nations à résister aux sirènes de la guerre et à résoudre les différends par la voie diplomatique », a de son côté déclaré M. Obama en recevant le souverain pontife lors d’une cérémonie dans les jardins de la Maison Blanche.

Evoquant le « soutien précieux » du souverain pontife dans la rapprochement engagé entre Washington et La Havane, le président américain a souligné qu’il était porteur d’une « meilleure vie pour le peuple cubain ».

Après un demi-siècle d’isolement du régime communiste, le président américain a annoncé en juillet le rétablissement des relations diplomatiques avec Cuba, saluant « un nouveau chapitre » dans les relations entre deux pays séparés seulement par le détroit de Floride.

Dans son discours, M. Obama a rendu hommage au « message d’espoir » porté par le premier pape argentin de l’histoire, « source d’inspiration pour tant de gens à travers le monde ».

« Je pense que l’excitation autour de votre visite doit être attribuée non seulement à votre rôle de pape mais aussi à vos qualités uniques en tant que personne », a-t-il déclaré, évoquant son « humilité », sa « simplicité », ou encore la « douceur de ses mots ».

Le président a salué mercredi avec force l’appel à l’action et à l’unité lancé par le pape François pour lutter contre le changement climatique.

« Vous nous rappelez que nous avons une obligation sacrée de protéger notre planète », a déclaré M. Obama.

« Nous soutenons votre appel aux dirigeants à soutenir les communautés les plus vulnérables face au changement climatique et à s’unir pour préserver notre monde pour le générations futures », a-t-il ajouté.

Avec AFP

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