© Reuters

Le Pakistan sous eau intéresse moins que Haïti

L’appel aux dons pour le Pakistan, dont certaines régions ont souffert de terribles inondations, commence à être entendu dans nos contrées. Mais insuffisamment, estiment les humanitaires, qui ont « rarement vu une catastrophe pareille ».

L’appel lancé à la fin de la semaine passée par les principales organisations humanitaires afin de récolter des fonds pour les régions du Pakistan affectées par les inondations a été entendu. « Il y a une réponse et nous remarquons une légère tendance à la hausse, mais cette réponse est vraiment en dessous des besoins sur le terrain ! », a déclaré lundi soir Erik Todts, président du Consortium belge pour les situations d’urgence, après une première réunion de coordination avec les membres du Consortium.

Il y a un écho auprès de la population mais celui-ci est encore faible. En comparaison avec les premiers jours qui ont suivi le tremblement de terre au début de l’année en Haïti, nous sommes à peu près à un quart, chiffre Erik Todts : « Nous maintenons l’appel aux dons. Nous remarquons également une meilleure réaction dans les médias. »

Rien n’a encore été décidé à propos d’une action commune. Jeudi, les cinq organisations humanitaires se réuniront à nouveau pour évaluer, entre autres, les besoins sur le terrain.

Inondations au Pakistan : « J’ai rarement vu une catastrophe pareille ! »

La catastrophe au Pakistan est encore d’actualité, comme en témoignent les récits de certains Belges envoyés sur place. Martijn Goddeeris est l’un deux. Cet expert de la Croix-Rouge spécialisé dans le domaine du relogement d’urgence en est à sa sixième mission. « Je dois dire que je n’ai pas souvent vu une catastrophe pareille », a-t-il indiqué lundi dans un entretien téléphonique.

Martijn Goddeeris décrit une véritable « situation d’urgence ». Ces derniers jours, il était dans les provinces du sud, Punjab et Sindh. « Il est très difficile d’atteindre les sites touchés, et il y a encore énormément de personnes qui fuient la zone de l’Indus, puisqu’il est à nouveau en crue. »

Son objectif propre est de répertorier les besoins urgents en termes de logement, et de préparer le travail de reconstruction en constituant des stocks de matériaux comme le bambou et le bois, et les bâches en plastique. Il espère aussi pouvoir rapidement disposer d’une dizaine de personnes pour apprendre à la population les rudiments de l’installation d’un logement d’urgence.

L’humanitaire déplore le peu d’intérêt de la communauté internationale pour la catastrophe au Pakistan : « Nous n’avons pas encore reçu tellement d’argent, et tout va très lentement. » Un avis partagé en partie par Benoit de Gryse, chef de la mission de Médecins sans Frontières Belgique, présent sur place : « Il est important de prendre conscience que la catastrophe est encore d’actualité ! », assène-t-il, tout en estimant que l’aide est de plus en plus sensible, l’essentiel étant maintenant de la coordonner efficacement.

LeVif.be, avec Belga

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire