Aloïs Brunner © EPA

Le nazi Aloïs Brunner ne serait pas mort il y a quatre ans

Le « chasseur de nazis » français Serge Klarsfeld est convaincu qu’Aloïs Brunner, un des criminels de guerre les plus recherchés, est mort en Syrie « il y a 20 ans ou plus » et non il y a quatre ans, comme l’estimait il y a peu le directeur du Centre Simon Wiesenthal à Jérusalem.

« Brunner est mort dans son lit mais il est mort il y a 20 ans déjà à mon avis, ou plus », a déclaré jeudi à l’AFP Serge Klarsfeld, en marge d’une conférence à l’Institut d’Etudes Politiques de Bordeaux (sud-ouest de la France). L’avocat a rappelé que, dans les années 1980, il s’était rendu à quatre reprises avec son épouse Beate en Syrie « et nous avons été arrêtés et expulsés à chaque fois ».

« Mais on avait un observateur et on sait qu’en 1992, il (Brunner) a été déménagé de son appartement en ambulance. Il était en très mauvaise santé à cette époque, donc je ne le vois pas avoir survécu jusqu’en 2010 », a ajouté Me Klarsfeld, pour qui Brunner est mort « protégé par le clan Assad », alors et toujours au pouvoir en Syrie. En début de semaine, Efraim Zuroff, directeur du Centre Simon Wiesenthal à Jérusalem, s’était dit « presque certain » que Brunner est mort il y a quatre ans en Syrie, information qu’il a dit tenir d’un ex-agent des services de renseignements allemands.

Brunner était le bras droit d’Adolf Eichmann, principal responsable de la mise en oeuvre de la « solution finale » pendant la Seconde Guerre mondiale. Il serait responsable de la déportation vers les camps d’extermination de plus de 120.000 Juifs de divers pays, dont la France. Né en 1912, Brunner aurait fui dans les années 50 en Syrie, où il aurait vécu depuis. En 1954, il avait été condamné à mort par contumace par le Tribunal permanent des forces armées à Paris. Et, en 2001, il avait été condamné à nouveau en France à la prison à perpétuité pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité. Il a été la cible de plusieurs tentatives d’assassinat, notamment à l’aide de lettres piégées, attribuées au Mossad, les services secrets israéliens. « Il a perdu les doigts d’une main dans un colis piégé et un oeil avec un autre colis piégé, donc il est parti certes protégé, mais il est parti petit bout par petit bout », a commenté Me Klarsfeld.

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