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Le monde est bien meilleur aujourd’hui qu’hier

Le Vif

Dans son ouvrage  » La Grande Évasion. Santé, richesse et origine des inégalités « , l’Écossais Angus Deaton, prix Nobel d’économie en 2015, et professeur à l’université de Princeton aux États-Unis, décortique les raisons pour lesquelles le monde d’aujourd’hui est meilleur qu’hier.

L’économiste part d’un constat sans ambiguïté et se sert d’exemples concrets pour appuyer ses dires. « Voyez la vie de mon père. Quand il est né, la mortalité infantile était la même en Écosse qu’en Afrique. Sur mille enfants nés en Angleterre en 1918, plus de cent mouraient avant l’âge de cinq ans. Aujourd’hui, en Afrique subsaharienne, les enfants ont plus de chances de dépasser l’âge de cinq ans que les Anglais nés en 1918 », affirme-t-il à Télérama.

Même si l’on pourrait souhaiter que le progrès soit plus rapide, il est là indéniablement, selon l’économiste. Bien sûr, aujourd’hui les parents ont encore des inquiétudes justifiées pour leurs enfants, mais ils ont quand même mieux réussi que leurs parents et grands-parents dans la vie. « Le présent a souvent l’air difficile, il y a des millions de laissés-pour-compte, mais cela reste quand même le meilleur moment historique que nous ayons connu », explique Angus Deaton.

De nombreux autres domaines ont évolué positivement constate le chercheur. La violence a notamment diminué, selon lui. « La majorité des gens ne s’attendent plus aujourd’hui à être volés, agressés ou tués dans la rue, ce qui était auparavant le lot commun. Les préjudices subis par les minorités, noires, homosexuelles, etc. ont largement diminué, même si du chemin reste à parcourir ».

L’éducation a également largement progressé à travers le monde. Ainsi, quatre personnes sur cinq dans le monde savent lire et écrire alors que c’était le cas de seulement une sur deux en 1950. Le taux d’éducation a considérablement augmenté, notamment pour les filles.

L’économiste s’est également posé la question du lien entre bonheur et argent. Cela reste, selon lui un concept très subjectif. Il peut tout de même affirmer que les pauvres sont globalement moins satisfaits de leur existence que les riches, mais que la richesse ne protège pas de l’angoisse, de la peur ou de la tristesse.

Angus Deaton s’est également penché sur le lien entre croissance et inégalité. Il montre ainsi que les périodes de progrès rapides sont accompagnées d’une augmentation des inégalités. « Cela s’est par exemple produit au XIXe siècle avec les effets du chemin de fer qui ont enrichi certaines personnes et entraîné de nombreuses inégalités en même temps. C’est pareil aujourd’hui avec Internet et les nouvelles technologies ». Mais cela peut aussi être une source d’incitation, selon lui. Voir les autres réussir peut ainsi donner envie de se lancer à son tour.

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