David Davis © AFP

Le ministre britannique du Brexit ne garantit rien aux nouveaux migrants européens

Le ministre britannique chargé du Brexit a déclaré ne pas garantir que les migrants européens qui arriveraient d’ici à la sortie officielle de l’Union européenne auraient le droit de rester au Royaume-Uni, dans un entretien publié dimanche dans la presse.

David Davis a affirmé au journal Mail on Sunday qu’il négocierait avec les leaders européens pour « garantir un dédommagement généreux pour les migrants européens présents maintenant et un dédommagement généreux pour les citoyens britanniques » se trouvant dans un pays de l’UE, sans toutefois offrir les mêmes gages aux nouveaux venus.

Il a parlé de « différentes possibilités » pour contenir une « augmentation » prévue d’arrivées au Royaume-Uni en provenance de l’UE avant le Brexit. « Nous pourrions avoir à décréter que l’autorisation de demeurer sine die (au Royaume-Uni) s’applique uniquement avant une certaine date », a dit le ministre.

Le Royaume-Uni devra respecter les règles de l’UE jusqu’à sa sortie effective de l’Union, y compris la liberté de mouvement, mais il pourra ensuite décider qui reste dans le pays, y compris pour ceux arrivés avant la date de sortie. M. Davis a indiqué que l’article 50, qui permet de notifier formellement la volonté du pays de quitter l’UE, ne sera pas activé avant début 2017. Les négociations de sortie dureront alors un maximum de deux ans: le Royaume-Uni quittera l’UE, au plus tard, début 2019.

La Commission européenne refuse de débuter les négociations avant que l’article 50 ne soit activé, mais pour M. Davis, le dialogue est inévitable. « Nous n’avons pas à négocier, juste à trouver où sont leurs intérêts », a-t-il indiqué. Le nouveau ministre des Affaires étrangères britannique, Boris Johnson, se rend à Bruxelles lundi pour la réunion mensuelle des 28 chefs de la diplomatie européenne. « Est-ce qu’ils vont lui dire ‘Oh, je ne peux pas vous en parler’? Bien sûr que non », a assuré David Davis.

Un dîner informel prévu dimanche avec les 28 chefs de la diplomatie européenne pour parler de la sortie du Royaume-Uni de l’UE a toutefois été annulé. Le dîner dimanche soir devait aborder l’impact qu’aurait une sortie du Royaume-Uni, dont le budget de défense est le plus important de l’UE, sur la politique extérieure de l’Union et sur sa capacité à mettre sur pied des opérations militaires, selon un diplomate s’exprimant sous couvert de l’anonymat. Mais plusieurs capitales s’y sont opposées, jugeant que cela revenait à entamer des « négociations informelles » avec Londres avant l’activation de l’article 50, a-t-il précisé.

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