A Tokyo. © Reuters

Le Japon veut obliger ses employés à prendre 5 jours de congé par an

Marie Gathon
Marie Gathon Journaliste Levif.be

Le gouvernement japonais travaille à l’élaboration d’une loi qui obligerait les travailleurs à prendre au moins 5 jours de congé par an.

C’est peu dire, les travailleurs japonais ont du mal à lever le pied et à prendre des congés pour se reposer. En 2013, ils n’ont pris que la moitié de leurs jours légaux en moyenne, rapporte le Telegraph.

Au Japon, les employés ont droit à minimum 10 jours de congé payé par an. Chaque année d’ancienneté leur rapporte un jour supplémentaire jusqu’à maximum 20 jours. Dans la loi, les entreprises sont obligées d’accorder des congés à leurs employés, mais s’ils ne parviennent pas à les prendre, elles ne violent pas la loi. Le gouvernement japonais a donc décidé de modifier la loi pour obliger les employés à prendre au minimum cinq jours par an.

Le gouvernement voudrait que les travailleurs prennent au moins 70 % de leurs congés payés d’ici 2020, selon le journal Yomiuri. D’après Kazuya Ogura, professeur à l’université de Waseda, cité par L’Express.fr, dans la période la plus productive de leur carrière, un japonais sur cinq travaille plus de 60 heures par semaine et 85 % des employés à temps plein font des heures supplémentaires.

Deux tiers des travailleurs seraient également réticents à prendre des congés de peur de pénaliser leurs collègues surchargés de travail, selon une étude japonaise. Plus de la moitié d’entre eux affirme également ne pas avoir le temps de prendre des congés parce qu’ils ont trop de travail.

Dans le contexte économique actuel, celui qui prend du repos risquerait d’être vu comme peu impliqué dans son travail.

Mourir d’avoir trop travaillé

De cette culture du travail à tout prix, découlent de graves conséquences pour la population : le « karôshi », ou le fait de mourir d’épuisement. Cela concerne de plus en plus de travailleurs âgés, mais aussi les plus jeunes, selon le Telegraph.

Cet acharnement au travail n’est pas payant pour les entreprises puisque la productivité des travailleurs japonais est souvent qualifiée de faible par les observateurs extérieurs, selon AFP.

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