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Le Japon commémore la triple catastrophe du 11 mars 2011

Le Japon commémorera avec solennité vendredi toute la journée le séisme, le tsunami et l’accident nucléaire survenus il y a exactement 5 ans et dont le pays n’est pas encore remis.

Dès les premières heures de la matinée, des milliers de personnes sont attendues tout au long des plus de 500 kilomètres de côtes des régions sinistrées.

En silence, avec des fleurs, des bougies, elles vont se recueillir comme chaque année à Sendai, Ishinomaki, Rikuzentakata, Minamisanriku et autres lieux du nord-est.

« Le Japon ne renaîtra pas sans la reconstruction du Tohoku » (nord-est), a déclaré le Premier ministre Shinzo Abe lors d’une conférence de presse jeudi soir.

Le 11 mars 2011, 18.456 vies ont été emportées par un raz-de-marée dont on dit au Japon qu’il n’en survient « qu’une fois par millénaire ». Les corps de 2.562 personnes restent introuvables, sans doute à jamais.

Une cérémonie officielle en présence du couple impérial et de M. Abe se tiendra à Tokyo.

Une minute de silence sera observée à 14H46 (06H46 en Belgique) dans tout le pays, au moment précis où, il y a cinq ans, un vendredi aussi, se produisait au large de l’île principale de Honshu un séisme de magnitude 9 qui secoua une très grande partie du pays.

Le terrible film des événements d’alors traversera une fois encore tous les esprits: des hordes de salariés affolés quittant précipitamment les gratte-ciel de Tokyo, des trains renversés dans les régions du nord-est, des images effroyables, à peine croyables, de villes entières balayées par le tsunami, l’impossibilité de joindre les siens, des informations en cascade toutes plus désespérantes les unes que les autres, des milliers et des dizaines de milliers de personnes portées disparues.

Et puis, à la fin de la journée, les premiers signaux alarmants en provenance de deux centrales nucléaires à Fukushima (Daiichi et Daini), les ordres d’évacuation dans un rayon de 2, puis 3 puis 10 kilomètres alentour. Et des jours et des jours d’angoisse.

Outre les victimes du tsunami, 3.405 décès ultérieurs sont attribués par le gouvernement aux conséquences de la catastrophe. Des dizaines de personnes évacuées à la hâte d’un hôpital à quelques kilomètres de la centrale ont péri pendant le transport ou dans les jours suivants. La dégradation des conditions de vie et de santé a également entraîné des décès prématurés, et des suicides.

Quelque 100.000 personnes sont ainsi toujours empêchées de retourner à leur domicile, situé dans des zones avec d’importantes radiations.

A la mi-février, le nombre de personnes évacuées se situait à 174.471, contre plus de 470.000 au moment le plus critique. Il faudra encore plus de 40 ans pour achever le processus de décontamination de la région.

A Tokyo, l’empereur Akihito assistera à une cérémonie de commémoration en présence du Premier ministre Abe et de survivants de la catastrophe.

Un rassemblement contre l’énergie nucléaire et le redémarrage de réacteurs est prévu vendredi en fin de journée dans la capitale, devant les bureaux du Premier ministre et le bâtiment du Parlement.

« Notre pays pauvre en ressources ne peut se passer de l’énergie nucléaire pour se garantir un approvisionnement régulier en énergie, tout en tenant compte des considérations économiques et du changement climatique », avait déclaré jeudi soir M. Abe lors d’une conférence de presse.

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