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Le Gabon annonce la remise en liberté des opposants « bloqués » dans leur QG

Le Vif

Les autorités gabonaises ont annoncé vendredi que la vingtaine de leaders de l’opposition et de la société civile qui étaient retenus depuis la veille au quartier général de l’opposant Jean Ping à Libreville, pouvaient désormais « rentrer chez eux ».

Paris avait peu avant officiellement demandé aux autorités de « rendre leur liberté de mouvement » à ces opposants, afin de « contribuer à l’apaisement » de la situation au Gabon, où l’annonce de la réélection du président Ali Bongo Odimba a suscité depuis mercredi de violents affrontements entre partisans de l’opposition et forces de l’ordre.

« Le représentant des Nations unies à Libreville, à la demande du président Ali Bongo, s’est rendu au QG de l’opposant Jean Ping pour dire aux personnes qui y étaient bloquées qu’elles peuvent rentrer chez elles », a annoncé vendredi à l’AFP le porte-parole du gouvernement, Alain-Claude Bilie-By-Nze, de passage à Paris.

« Le président de la République souhaite qu’il y ait un appel au calme des leaders de l’opposition », a-t-il ajouté.

« On va sortir », a confirmé par téléphone l’une des personnes retenues, Paul-Marie Gondjout, à un journaliste de l’AFP à Libreville. Il se trouvait aux côtés du diplomate sénégalais Abdoulaye Bathily, représentant de l’ONU pour l’Afrique centrale.

Ces 27 opposants – dont l’ancien vice-président de la République Divungui Didjob Di Ding ou les anciens ministres Zacharie Myboto et René Ndemezo – étaient sous la surveillance de la gendarmerie gabonaise depuis l’assaut donné dans la nuit de mercredi à jeudi au QG de campagne de Jean Ping.

Se disant « parqués à l’extérieur comme du bétail (et) nourris de façon sommaire », ils avaient lancé dans la matinée un appel à la communauté internationale en dénonçant « leurs conditions de séquestration » et « le hold-up électoral » commis par le régime.

L’appel avait été adressé au secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon, aux présidents américain et français Barack Obama et François Hollande et à la représentante de l’Union européenne pour les Affaires étrangères Federica Mogherini.

Paris avait instamment réclamé leur remise en liberté en fin de journée.

« La situation actuelle des responsables de l’opposition (…) présente un risque humanitaire. Nous demandons aux autorités gabonaises d’y remédier, de manière urgente, en rendant la liberté de leur mouvement aux personnes concernées. Ce geste contribuerait par ailleurs à l’apaisement », a déclaré le ministre des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault dans un communiqué.

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