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Le frère du tueur de Marseille, arrêté en Italie, avait combattu en Syrie

Le Vif

Anis Hanachi, le frère du Tunisien qui a tué deux jeunes femmes début octobre à Marseille, a combattu en Syrie, ont annoncé lundi les autorités italiennes, après son arrestation dans le nord du pays.

Ce sont les enquêteurs français qui ont prévenu leurs homologues italiens le 3 octobre, deux jours après l’attentat de Marseille, de la présence possible du frère d’Ahmed Hanachi en Italie, ont raconté de hauts responsables de l’antiterrorisme italien lors d’une conférence de presse.

Le signalement précisait qu’Anis Hanachi avait « combattu, fait le jihad en territoire syro-irakien, avec une expérience de caractère militaire », a expliqué Lamberto Giannini, chef de l’antiterrorisme italien. Les enquêteurs français le soupçonnent de complicité dans l’assassinat des deux jeunes femmes à Marseille. « Une hypothèse encore à vérifier est que c’est lui qui a endoctriné son frère Ahmed et provoqué sa radicalisation », a-t-il ajouté.

Ahmed Hanachi, 29 ans, qui a tué deux jeunes femmes à la Gare Saint-Charles de Marseille le 1er octobre avant d’être abattu par la police, a vécu plusieurs années à Aprilia, au sud de Rome, où il avait épousé une Italienne. Il ne fréquentait alors aucune mosquée et était plus connu pour ses problèmes de drogue et d’alcool.

Le groupe Etat islamique a revendiqué le double meurtre de Marseille mais les enquêteurs français n’ont jusqu’à présent rien trouvé qui puisse relier l’assaillant à l’organisation jihadiste.

La seule trace de son frère Anis en Italie remontait en revanche à 2014, quand il est arrivé sur une embarcation de migrants. Il avait alors été renvoyé directement en Tunisie, comme l’Italie a désormais l’habitude de le faire avec la quasi totalité des Tunisiens débarquant sur ses côtes. Après le signalement français, les autorités italiennes ont repéré la présence d’Anis Hanachi le 4 octobre en Ligurie, puis l’ont retrouvé samedi à Ferrare, au nord de Bologne.

Il circulait de nuit à vélo dans le centre-ville et a tenté de donner un faux nom en assurant qu’il était Algérien, mais l’analyse de ses empreintes digitales, enregistrées lors de son passage en 2014, a confirmé qu’il était bien le jeune homme recherché. Pour l’instant, il ne se montre pas coopératif, ont précisé les responsables italiens, précisant que la procédure d’extradition déjà engagée par la France pourrait ne prendre que « quelques jours ».

Plusieurs jihadistes ayant frappé en Europe, comme Ahmed Hanachi ou Anis Amri, qui avait tué 12 personnes sur le marché de Noël de Berlin, sont passés par l’Italie, qui n’a pour sa part enregistré aucune attaque de ce type.

Pour autant, « nous n’avons pas établi de matrice commune de comportements qui pourrait nous faire penser qu’ici en Italie, il pourrait y avoir quelque chose qui constituerait une base (logistique) pour frapper d’autres endroits », a déclaré M. Giannini. Parallèlement, les enquêteurs italiens n’ont à ce stade pas relevé d’éléments laissant entendre que le petit frère d’Ahmed Hanachi envisageait une action terroriste en Italie.

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