Marine Le Pen © REUTERS

Le FN mis en examen pour recel d’abus de biens sociaux

Le Front national a été mis en examen mercredi pour recel d’abus de biens sociaux et complicité d’escroquerie dans l’enquête sur son financement, a annoncé le trésorier du parti, Wallerand de Saint-Just, à sa sortie du bureau du juge. « Nous sommes innocents de toutes les accusations qui sont portées contre nous », a-t-il commenté devant la presse.

La mise en examen du FN intervient à trois mois des régionales. Le parti d’extrême droite reste haut dans les sondages malgré ses ennuis judiciaires et le conflit persistant entre Marine Le Pen et son père.

Dans cette enquête, les juges soupçonnent des responsables du FN, d’une entreprise amie, Riwal, et du micro-parti Jeanne, géré par des proches de Marine Le Pen, d’avoir mis en place un système de surfacturations lors des législatives de 2012 et d’avoir escroqué l’État, qui rembourse les frais de campagne.

Riwal et Jeanne ont déjà été mis en examen dans ce dossier, ainsi que six personnes dont le vice-président du FN Jean-François Jalkh.

« Nous montrerons devant la chambre de l’instruction qu’il n’y a pas le moindre indice de l’existence de charges qui montrent que le FN a pu se rendre coupable de recel d’abus de biens sociaux et de complicité d’escroquerie », a assuré Wallerand de Saint-Just.

« Nous montrerons que le parquet ne pouvait pas redemander une mise en examen pour les mêmes faits mais sous une qualification différente », a-t-il ajouté, dénonçant « l’acharnement du procureur de la République de Paris ».

L’enquête a été fragilisée à cause d’un vide législatif, car le délit d’acceptation par un parti politique d’un financement provenant d’une personne morale, initialement retenu, n’était plus puni par la loi, une faille qui avait échappé au législateur, au parquet de Paris et aux juges d’instruction.

Par la suite, le parquet a pris un réquisitoire supplétif pour demander la mise en examen du Front national, en tant que personne morale, pour les délits de recel d’abus de biens sociaux et de complicité d’escroquerie.

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