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Le diable refait surface dans le monde catholique

Celine Bouckaert
Celine Bouckaert Journaliste au Vif

Même si le pape François véhicule une image plutôt progressiste, il évoque très souvent le diable dans ses discours. « Le diable est ici, même au 21e siècle. Nous devons apprendre à combattre Satan » a-t-il déclaré il y a quelques semaines.

Selon certains observateurs, l’origine latino-américaine du pape qui vient d’un continent où le personnage du diable est très présent dans les esprits pourrait expliquer cette fascination. Interrogé par le quotidien De Morgen, Hans Geybels, théologien à la KuLeuven et ancien porte-parole du cardinal Danneels, rappelle cependant que c’est Benoît XVI qui a replacé le diable au centre des préoccupations. « Même si son confrère plus progressiste, François, cadre les choses dans un contexte plus spirituel, à mon grand étonnement il partage les vues de Benoit à propos du diable ».

Il n’y pas qu’au Vatican que le diable fait son grand retour. Aux Pays-Bas, une étude a démontré que 60 pour cent des jeunes croyants croient au diable et à l’enfer alors qu’il y a trente ans cette proportion était de moins d’un sur trois.

Plus de mille exorcismes par an en Belgique

Le même phénomène se produit en Belgique où, comme dans toutes les régions catholiques, les évêchés sont tenus par l’Église d’engager un exorciste. Celui-ci est responsable de l’accueil et du traitement de personnes possédées par le diable. Ainsi, l’abbaye d’Averbode reçoit mille demandes d’exorcisme par an. À l’évêché de Malines-Bruxelles, l’exorciste chargé des francophones reçoit en moyenne quatre personnes par semaines. « Nous recevons trois types de gens. Des personnes qui sont simplement curieuses, d’autres qui souffrent de véritables troubles psychiques, et un nombre croissant d’Africains chez qui le diable est encore très ancré dans la culture ».

Il tente d’aider les personnes qui s’adressent à lui en pratiquant le « petit exorcisme » qui consiste à prier et parfois à accomplir d’autres rituels, tels que le renouvellement du baptême. Le « grand exorcisme », où un rituel liturgique est organisé pour exorciser officiellement le possédé, n’aurait plus été pratiqué en Belgique depuis des années.

Hans Geybels fait part de ses inquiétudes face à cette fascination pour l’exorcisme. « Nous devons continuer à considérer le diable comme une allégorie » estime-t-il.

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