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Le dernier vidéoclub de Washington ferme ses portes

Stagiaire Le Vif

À Washington, la vente et la location de vidéos ne fait plus recette. La preuve avec la fermeture annoncée du dernier loueur de vidéo dans la ville. Qu’en est-il en Belgique ?

Potomac Vidéo était le dernier magasin de location de vidéo dans la capitale des États-Unis. Actif depuis 33 ans sur la Connecticut Avenue, une des rues les plus fréquentées de Washington, le centre de location ne faisait plus recette. « Nous avons une clientèle d’amateurs fidèles qui n’est plus assez grande » selon le responsable du magasin. « Notre chiffre d’affaires baisse trop, on ne peut pas continuer. »


Le coupable de cette situation, il est tout trouvé : Netflix et les autres plateformes de téléchargement internet. « Quand le service de location en streaming « Netflix » a démarré, on a pu coexister, mais c’est l’accumulation, Amazon, iTunes, les services à la demande, toutes ces façons de voir des films maintenant », continue-t-il. Selon des chiffres officiels cités par le Washington Post, le nombre de magasins spécialisés dans la location de vidéo serait passé de 17 828 en 2006 à 6650 en 2011.


Chez nous, si la concurrence d’internet se fait ressentir pour les vidéoclubs, la Médiathèque de la Communauté française, rebaptisée Pointculture, fonctionne toujours. « Sur le secteur de la vidéo proprement dit, il n’y a pas encore de gros impact de la concurrence d’internet puisque les prêts fonctionnent bien dans ce domaine » nous explique Pierre Hemptine, directeur de la médiation culturelle de Pointculture. « Nous proposons un peu moins de 23.000 films différents. Par mois, nous prêtons en moyenne 28.000 DVD dont 8.900 juste sur Bruxelles. Pour le CD par contre, ça s’effondre puisque nous perdons près de 10% de fréquentation et de prêts par an dans ce milieu. C’est parce que la solution d’internet n’a, selon moi, pas encore été popularisée dans le secteur de la vidéo comme elle l’est pour la musique. Le piratage n’est pas d’aussi bonne qualité. Par contre, je pense que la situation de l’industrie américaine va arriver chez nous. On le voit, il n’y a presque plus de vidéoclubs en Belgique. »


Mais nous avons tout de même commencé une mutation au début des années 2000 pour nous adapter. Aujourd’hui, la subvention de 6 millions d’euros que nous touchons de l’État représente presque 80% de notre budget alors qu’avant notre collection rapportait beaucoup plus. Nous lançons donc de nouvelles initiatives comme en 2009 avec notre application Smartphone pour la musique électronique Beat Bang. »


Une autre initiative visible sur le site internet de Pointculture est la plateforme de téléchargement de l’association. Mais selon Pierre Hemptine, celle-ci n’est pas efficace et devrait plutôt essayer de cibler un répertoire belge.

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