Le leader d'extrême-droite néerlandais et président du PVV, Geert Wilders invité au meeting du Vlaams Belang, le 4 mars 2016 © Belga Image

Le député néerlandais Geert Wilders devant la justice pour incitation à la haine

Le très attendu procès du député néerlandais anti-islam Geert Wilders s’ouvre lundi devant un tribunal sous haute sécurité, où l’homme politique controversé devra répondre de discrimination et d’incitation à la haine alors que le pays se prépare à ses prochaines élections législatives, prévues pour mars.

Tous les regards seront tournés vers ce tribunal situé à proximité de l’aéroport d’Amsterdam-Schiphol, curieux de l’impact du procès sur les chances électorales de ce politicien d’extrême-droite, qui divise dans un pays se targuant pourtant de sa tolérance multiculturelle.

Le procès, qui devrait se clôturer le 25 novembre, porte sur des propos tenus lors d’une soirée après les élections municipales de mars 2014 à La Haye. Le député à la chevelure peroxydée avait alors demandé à ses militants s’ils voulaient « plus ou moins de Marocains dans [leur] ville et aux Pays-Bas ». Face à une foule scandant « Moins! Moins! Moins! », l’homme politique a répondu dans un sourire: « nous allons nous en charger. »

Il s’agit du second procès pour Geert Wilders, qui avait été acquitté de poursuites similaires en 2011. Geert Wilders n’a fait dans ses propos « que mettre en avant le programme de son parti », avait plaidé lors d’audiences préliminaires son avocat Geert-Jan Knoops, dénonçant un « procès politique ». Des objections que le tribunal avait rejetées à la mi-octobre.

Les poursuites à l’encontre du député « n’affecteront pas ses libertés politiques ou celles de son Parti pour la Liberté » (PVV), avaient tranché les juges, assurant que les politiciens « ont un rôle important à jouer pour éviter de nourrir l’intolérance en faisant ce genre de déclarations publiques. »

Mais le député de 53 ans affirme n’avoir dit que ce que « des millions de citoyens néerlandais pensent ». « Je n’ai aucun regret », répète-t-il régulièrement. Ses propos de 2014 avaient suscité l’indignation et provoqué le dépôt de plus de 6.400 plaintes par des citoyens et organisations.

Au Parlement, les autres partis ont fui un temps toute coopération avec le virulent député malgré sa popularité.

Le politicien controversé s’est récemment attiré de nouvelles foudres de députés après avoir affirmé vouloir fermer les mosquées et interdire le Coran, qu’il compare au « Mein Kampf » d’Hitler, s’il remporte les élections.

Il est l’homme politique le mieux protégé des Pays-Bas depuis l’assassinat en 2004 du réalisateur controversé et virulent critique de l’islam Théo van Gogh. Et d’après ses avocats, son nom « apparaît sur une des listes de cibles potentielles dressées par Al-Qaïda, les talibans et le groupe Etat islamique ». Malgré tout, ses partisans continuent à le soutenir contre vents et marées.

Surfant sur la plus importante crise migratoire en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale, le PVV est passé en tête des sondages pendant la deuxième moitié de 2015 mais a reculé après quelques mois en faveur des libéraux (VVD) du Premier ministre Mark Rutte.

S’il est jugé coupable, Geert Wilders pourrait écoper d’une peine maximale de deux ans d’emprisonnement ou d’une amende de plus de 20.000 euros.

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