Matteo Renzi © AFP

Le débat sur la migration déchire l’UE: « Si c’est ça votre idée de l’Europe, vous pouvez vous la garder »

La réunion des chefs d’Etat et de gouvernement des 28 Etats membres s’est achevée peu avant 03h00, après un débat très tendu sur le dossier de la migration et les efforts que les Etats membres doivent faire pour accueillir des migrants.

« L’effort, disons-le en toute quiétude, est modeste », a commenté le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker.

La réunion s’est prolongée très tard après que le débat sur la migration a pris un tour plus que houleux. Le Premier ministre italien Matteo Renzi s’est emporté face aux atermoiements de certains Etats, notamment les pays baltes et des pays d’Europe de l’est, qui refusent de se voir attribuer des migrants de manière obligatoire.

« Si c’est ça votre idée de l’Europe, vous pouvez vous la garder. Ou il y a de la solidarité, ou bien arrêtez de nous faire perdre notre temps », a-t-il déclaré. La réunion a alors vu s’affronter Matteo Renzi et Jean-Claude Juncker – tous deux favorables à un système de répartition obligatoire – d’un côté, et le président du Conseil européen Donald Tusk et les pays favorables à un système volontaire de l’autre.

« L’Europe n’est pas à la hauteur des ambitions qu’elle affiche »

« Que ce soit obligatoire ou volontaire m’importe peu. L’Europe n’est pas à la hauteur des ambitions qu’elle affiche », a regretté Jean-Claude Juncker en salle de presse.

Le président de la Commission européenne s’est plaint du rythme effréné qu’il a suivi les 48 dernières heures, enchaînant de longues séances de négociations (sur la Grèce mercredi soir, sur la migration jeudi) et de trop courtes séances de repos. « Ce n’est pas une méthode de travail convenable », a-t-il pointé.

Aucun texte sur l’approche européenne du problème de la migration n’a finalement été adopté, les Etats membres n’étant pas parvenus à se mettre d’accord sur une version finale.

Il a cependant été décidé de refiler le dossier aux ministres de l’Intérieur, qui devront se pencher dessus dans le courant du mois de juillet. C’est à eux que reviendra la tâche de déterminer les modalités de répartition de quelque 60.000 migrants à travers l’Europe.

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