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Le cinéaste belge Thierry Michel persona non grata au Cameroun

Le Vif

Le cinéaste belge Thierry Michel a indiqué mardi avoir appris qu’il serait « immédiatement refoulé » dès son arrivée au Cameroun, « malgré un visa en bonne et due forme délivré par l’ambassade du Cameroun à Bruxelles, sur base de l’invitation officielle du festival » Ecrans Noirs de Yaoundé, où il devait présenter son film « L’affaire Chebeya, un crime d’Etat? « .

Ce film, consacré au procès des policiers responsables de l’assassinat du célèbre défenseur congolais des droits de l’homme congolais Floribert Chebeya Bahizire, en juin 2010, a également été déprogrammé du festival de Yaoundé, a précisé le réalisateur à l’agence BELGA.

Thierry Michel a expliqué avoir appris lundi par le directeur du festival « Ecrans noirs », dont la 17ème édition se déroule du 29 juin au 6 juillet, Bassek ba Kobhio, qu’il serait immédiatement refoulé dès son arrivée au Cameroun par la police des frontières.

« Pourquoi cette interdiction d’un film déjà présenté au Cameroun à l’Institut français à l’initiative de l’ambassade de France le 27 janvier » dernier? , s’est-il interrogé dans un communiqué.

Thierry Michel se demande aussi pourquoi il serait « indésirable au Cameroun », rappelant qu’il avait déjà été arrêté et expulsé de la République démocratique du Congo (RDC) en juillet 2011 pour avoir répondu à l’invitation faite par l’ambassade de France, la Délégation Wallonie-Bruxelles, le Centre Carter, la FIDH (Fédération internationale des Droits de l’Homme) et la société civile congolaise de venir présenter ce film à Kinshasa.

Le film, qui gêne visiblement les autorités congolaises, avait été interdit de toute diffusion dans ce pays et Thierry Michel poursuivi en justice en Belgique.

Le cinéaste a gagné ce procès aux dépens du chef de la police nationale congolaise (PNC) – aujourd’hui suspendu -, le général John Numbi, un proche du président congolais Joseph Kabila et considéré par les parties civiles et les veuves des victimes comme le commanditaire de cet activiste des droits de l’Homme internationalement reconnu.

« L’affaire Chebeya, un crime d’Etat?  » relate le procès en 2011 de huit policiers accusés de l’assassinat du directeur de l’ONG La Voix des Sans-Voix (VSV), retrouvé mort le 1er juin 2010, après s’être rendu la veille à un rendez-vous à l’inspection générale de la police à Kinshasa. Son chauffeur, Fidèle Bazana Ebadi, est depuis porté disparu et présumé mort lui aussi.

Le film a obtenu plusieurs récompenses en Belgique et à l’étranger.

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