Le diplomate sénégalais Babacar Gaye © Reuters

Le chef de la mission de l’ONU renvoyé après des accusations de viols en Centrafrique

Le chef de la mission de l’ONU en Centrafrique (Minusca) a été renvoyé après une série d’accusations d’abus sexuels contre des enfants commis par des Casques bleus, a annoncé mercredi le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon.

Le diplomate sénégalais Babacar Gaye, 64 ans, « a remis sa démission à ma demande », a déclaré M. Ban à des journalistes à New York. « Il m’est impossible de mettre en mots la colère, le tourment et la honte que je ressens après ces accusations récurrentes au fil des années d’exploitation sexuelle et d’abus commis par des forces onusiennes », a assuré Ban Ki-moon. « Je ne tolérerai aucun agissement de ceux qui remplacent la confiance par la peur (…) assez, c’est assez », a martelé le secrétaire général. Cette annonce intervient au lendemain de l’ouverture d’une enquête sur des accusations de viol contre une fillette et de l’homicide d’un adolescent de 16 ans et de son père qui auraient été commis par des Casques bleus au cours d’une opération armée dans la capitale centrafricaine début août. Au moins cinq personnes, dont un Casque bleu, avaient été tués et des dizaines blessés pendant cette opération qui s’est déroulée les 2 et 3 août, et visait à arrêter un ancien chef de l’ex-rébellion Séléka dans l’enclave musulmane du PK5 à Bangui. La Séléka, à dominante musulmane, avait pris le pouvoir à Bangui en mars 2013, avant d’en être chassée l’année suivante, mais elle y a gardé des sympathisants, notamment dans le quartier du PK5. Cette enquête fait suite à plusieurs cas similaires mettant en cause des Casques bleus marocain et burundais. Dans une affaire séparée, la France enquête sur des allégations d’abus sexuels commis sur des enfants en Centrafrique entre décembre 2013 et juin 2014. Ces accusations visent notamment 14 soldats français qui faisaient partie de l’opération Sangaris menée par la France en Centrafrique et n’étaient pas sous le commandement de l’ONU. Toutefois, l’ONU a aussi nommé une commission indépendante pour enquêter sur ce cas et plus précisément sur la façon dont les Nations unies ont géré l’affaire, après des critiques pointant du doigt la lenteur de sa réaction sur le dossier.

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