Le site Tello est le lieu où se trouve le plus vieux pont du monde, une ancienne structure sumérienne. © The British Museum / YouTube

Le British Museum aide les Irakiens à reconstruire leur héritage détruit par Daesh

Stagiaire Le Vif

Le musée britannique a développé une formation pour apprendre aux Irakiens à restaurer leur héritage archéologique détruit par la guerre. Cette année, deux groupes de femmes se rendront sur un site qui regorge de merveilles architecturales comme le plus vieux pont du monde.

Durant de nombreuses années, un conflit mena les djihadistes du groupe État islamique à démolir certains paysages archéologiques, comme les sites historiques du Nimrud ou Ninive. Le célèbre musée britannique a décidé en 2015 de proposer une formation en archéologie aux Irakiens. Enseigner au peuple à restaurer son propre héritage perdu, tel est le but de l’initiative prise par le British Museum de Londres.

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Cette année, le plus vieux pont du monde – une ancienne structure sumérienne située dans le sud du pays – va devenir le lieu d’apprentissage de huit femmes irakiennes originaires de Mossoul. La plupart d’entre elles sont réfugiées en Angleterre. C’est la première fois que des groupes composés uniquement de femmes se rendront sur place afin d’étudier l’archéologie.

Les années précédentes, les groupes envoyés par le British Museum étaient composés uniquement d'hommes.
Les années précédentes, les groupes envoyés par le British Museum étaient composés uniquement d’hommes.© The British Museum / YouTube

Un choix judicieux pour former les archéologues

La formation est divisée entre Londres et le site Tello, qui abrite donc le fameux pont qui se trouvait à l’entrée de l’ancienne ville de Girsu. Et si ce site n’est pas l’une des victimes des conflits, l’érosion et l’âge l’ont malgré tout endommagé.Son emplacement à mi-chemin entre Bagdad et Bassorah l’a en effet isolé de la plupart des violences et destructions qui ont suivi la capture par Daesh au nord de l’Irak.

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Dans une interview accordée au Guardian, Sebastian Rey, l’archéologue responsable de la formation, explique qu’il a choisi ce lieu d’apprentissage en raison de la similitude du site Tello avec d’autres grands sites historiques détruits, eux, par l’EI : « Beaucoup de choses doivent être faites pour évaluer les dégâts sur ces sites, et le fait que les architectes locaux puissent travailler en sécurité dans le sud de l’Irak fait de Tello un site idéal pour l’entraînement des compétences en archéologie qui seront requises dans des endroits comme Ninive et Nimrud« .

Des sites archéologiques à rebâtir

Parmi les victimes, on retrouve notammentl’ancien site de Nimrud, au sud de Mossoul, dont les taureaux ailés qui gardaient autrefois l’entrée ont été réduits en poussière. Ces attaques ont laissé le site vulnérable aux pillards.

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« Selon les chiffres officiels du conseil des antiquités de l’État irakien, 70% de Ninive dans la province de Mossoul a été détruit. À Nimrud, nous parlons de 80%, alors qu’il y a également eu d’énormes destructions à Nebi Yunis« , a déclaré Sebastian Rey au journal britannique.

Chavagne Mailys

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