Un char blindé français défilant pour le 14 juillet

Le boom des ventes d’armes de la France: la Belgique, deuxième client avant l’Arabie Saoudite

Le Vif

Les exportations d’armement français ont bondi de 30% à 9,1 milliards d’euros en 2018, avec pour principaux destinataires le Qatar, la Belgique et l’Arabie saoudite, client controversé en raison de son engagement dans le conflit au Yémen, selon un rapport officiel.

Ceci constitue l' »un des meilleurs chiffres de ces vingt dernières années », se félicite la ministre française des Armées Florence Parly, citée dans ce rapport à destination du Parlement publié mardi.

Le Proche et le Moyen-Orient sont restés l’an dernier la première région d’exportation de la France, avec près de la moitié du total des prises de commandes, selon les chiffres officiels. Sur les dix dernières années (2009-2018), les trois plus gros clients d’armement français sont l’Inde (avec une commande de 36 Rafale), l’Arabie saoudite et le Qatar.

Troisième pays exportateur d’armes dans le monde après les Etats-Unis et la Russie, la France est régulièrement mise en cause, notamment par des ONG et des parlementaires, pour ses ventes d’armement à l’Arabie Saoudite et aux Émirats arabes unis, engagés dans un conflit au Yémen qui a fait des dizaines de milliers de morts depuis 2015, dont de nombreux civils.

En 2018, le gouvernement saoudien demeure le troisième client de la France en matière d’armement avec des prises de commandes en hausse de 50% sur un an, à près d’un milliard d’euros. Ryad est devancée par le Qatar – près de 2,4 milliards d’euros en raison d’un gros contrat de 28 hélicoptères NH90 et d’un autre pour l’achat de 12 chasseurs Rafale supplémentaires – et par la Belgique (environ 1,1 milliard) qui a conclu un partenariat avec Paris portant sur des véhicules blindés.

La France, qui répète dans ce rapport que ses exportations d’armes sont soumises à « un processus de contrôle interministériel rigoureux », affirme avoir des assurances que les armements vendus à l’Arabie et aux Émirats ne sont pas utilisés contre des civils au Yémen, et insiste sur l’importance du « partenariat stratégique » avec ces deux pays. « Entretenir des relations économiques avec ces pays, c’est garder une prise sur des régions clés pour nos intérêts de sécurité, pour nos approvisionnements énergétiques », souligne Mme Parly dans le rapport.

Dans son rapport, le gouvernement français met par ailleurs l’accent sur la part croissante de l’Europe dans ses exportations d’armement, soit plus de 25% du total contre 10% en moyenne les années précédentes. « Ce chiffre traduit les efforts soutenus de construction de notre Europe de la défense », note Florence Parly, pour qui « derrière l’export, il y a la construction incessante de l’autonomie stratégique européenne », un des grands chevaux de bataille du président français Emmanuel Macron.

Outre la Belgique, l’Espagne figure aussi parmi ses cinq premiers clients. La zone Asie-Pacifique enregistre un peu moins de 15% du montant total, part comparable à celle observée en 2017.

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