Une femme a été abattue vendredi lors d’une nouvelle manifestation de protestation contre le président vénézuélien Nicolas Maduro, dans l’Etat de Lara dans le nord du pays, selon des sources judiciaires. Un homme blessé dans une action précédente de l’opposition, le 17 mai dernier, est par ailleurs décédé des suites de ses blessures, dans un conflit qui a fait, depuis début avril, plus de 60 morts.
Un nouveau bilan des manifestations, des affrontements avec la police qui en découlent, ainsi que des incidents violents en marge de ces actions, fait état vendredi de 63 morts.
Le pays est confronté à la pire crise économique de son histoire, la population se retrouvant face à un manque de nourriture et de médicaments alors que l’inflation est estimée pour cette année à plus de 1600% par le Fonds monétaire international (FMI). L’opposition continue de défiler quotidiennement à travers le pays pour réclamer le départ du président Nicolas Maduro, dont les partisans, moins nombreux, organisent également régulièrement des manifestations de soutien. Les adversaires du gouvernement l’accusent de violation des droits humains, alors que Maduro invoque une conspiration destinée à le renverser.
Le président socialiste, qui a vu également certains rangs de son propre camp prendre leurs distances, a annoncé cette semaine que la nouvelle constitution, que son assemblée constituante controversée est chargée de composer, sera ensuite soumise à un référendum consultatif auprès de la population. L’opposition considère toutefois que les modalités prévues pour l’élection des membres de l’assemblée constituante vont avantager le camp du président.
Les candidats à cette Constituante devaient initialement se faire connaître avant la fin de la journée de vendredi, mais la procureure générale Luisa Ortega, appartenant théoriquement au camp Maduro, a introduit un recours devant le Tribunal Suprême de Justice (TSJ, Cour suprême) contre la convocation de cette assemblée.
