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Le Bélarus élit ses députés à un scrutin boycotté par l’opposition

Les électeurs du Bélarus se rendent aux urnes dimanche pour élire leurs députés à un scrutin boycotté par les grands partis de l’opposition de ce pays, le plus fermé d’Europe, sous le coup de sanctions occidentales en raison de la répression des contestataires.

Ces législatives sans suspense interviennent près de deux ans après la réélection controversée du président Alexandre Loukachenko pour un quatrième mandat, à l’issue de laquelle des dizaines de milliers de manifestants étaient descendus dans la rue à Minsk pour dénoncer des fraudes massives.

De nombreuses arrestations et condamnations avaient suivi ces manifestations et un ex-candidat à la présidentielle ainsi qu’une dizaine de militants de l’opposition et défenseurs des droits de l’homme sont toujours en détention.

Les deux principales formations d’opposition — le Parti civique uni et le Front populaire bélarusse — boycottent le scrutin pour dénoncer de multiples violations des procédures électorales et conseillent aux électeurs d’aller dans leur maison de campagne ou à la pêche à la ligne plus que d’aller voter.

Au cours des quatre dernières années, le rôle des députés de la chambre sortante s’est limité pour l’essentiel à entériner les choix de la présidence bélarusse, selon l’opposition et les observateurs.

Aucun député critique du pouvoir n’avait été élu aux législatives en 2008, un scénario qui risque fort de se répéter dimanche.

Les résultats du scrutin devraient être sans surprise, l’immense majorité des candidats étant loyaux au président Loukachenko. La seule inconnue réside dans la capacité de l’opposition à se mobiliser après la répression accrue contre les contestataires à l’issue de la présidentielle de 2010.

L’Union européenne a renforcé en début d’année les sanctions contre près de 250 responsables bélarusses pour protester contre la répression à l’encontre des opposants, amenant le Bélarus, très isolé sur la scène internationale, à se tourner vers la Russie pour y trouver soutien et aide financière.

Aux yeux de Vladimir Nekliaïev, un leader de l’opposition et ex-candidat à la présidentielle de décembre 2010 arrêté le jour du scrutin, l’opposition n’a pas d’illusions sur ses chances de battre l’autoritaire président Loukachenko à une élection, et son espoir est que la Russie lâche un jour ce régime.

Le Vif.be, avec Belga

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