Alfred Nobel (1833 - 1896) : l'inventeur de la dynamite était un idéaliste. © Getty images

Le 10 décembre 1901: le jour de l’attribution des premiers prix Nobel

Le roi de Suède et le Parlement norvégien sont formels : Wilhelm Röntgen (physique), Jacobus Henricus van ‘t Hoff (chimie), Emil Adolf von Behring (médecine), Sully Prud-homme (littérature), Henri Dunant et Frédéric Passy (paix) sont des « bienfaiteurs de l’humanité ». La cérémonie de Stockholm inaugure une tradition qui aura la vie longue. Elle se tient aussi exactement cinq ans après la mort de son instigateur. Un certain Alfred Nobel.

Sacré personnage que ce Nobel ! Issu d’une famille d’ingénieurs, Alfred est un véritable humaniste. Il s’intéresse à la philosophie autant qu’à la poésie, à la chimie autant qu’à la tragédie, aux relations internationales autant qu’à l’industrie. De santé fragile, il se passionne aussi pour la médecine. Esprit libre et nomade, homme simple et solitaire, il vaque de laboratoire en usine, de gare en bibliothèque. Formé au russe, au français, et à l’anglais, il possède une connaissance des langues qui lui permet de se sentir partout chez lui.  » My home is where I work and I work everywhere « , écrit-il un jour.

Son point fort, c’est la dynamite. Une arme fatale : en 1864, à la suite d’une explosion, son frère meurt dans une usine. Mais Alfred n’est pas découragé. Son objectif : produire de la nitroglycérine à échelle industrielle. En 1867, il découvre un moyen de contrôler la mise à feu. Dans la foulée, il enferme le liquide dans un matériau absorbant et lance la commercialisation de bâtons de dynamite.

Jackpot ! Les découvertes de Nobel permettent de révolutionner les procédés utilisés dans l’industrie minière, mais aussi de faciliter la construction de lignes de chemin de fer. Sans parler des développements dans le secteur militaire. En peu de temps, Nobel devient un richissime homme d’affaires. Lorsqu’il décède, le 10 décembre 1896, c’est plein de convoitises que ses proches se penchent sur son testament. Stupeur, alors : seule une petite partie du patrimoine est léguée à la famille, le reste devant servir à mettre sur pied une fondation. Et à favoriser la paix.

Nobel, sans être un saint, était un idéaliste. Secrètement, il espérait que sa dynamite permettrait de mettre un terme aux conflits, grâce à sa force rédhibitoire. L’homme se trompait. Moins de vingt ans après sa mort, le déferlement de violence de la Première Guerre mondiale en fournirait un exemple manifeste.

Après quelques années de débats, de tensions et de négociations, une fondation est créée. Et l’affaire est lancée. Chaque année, depuis lors, les prix sont décernés à l’occasion d’une cérémonie très officielle tenue le 10 décembre. Quelques remises marquantes ? En 1963, la Croix-Rouge reçoit le Nobel de la paix pour la troisième fois ; en 1964, comme toute autre distinction, Jean-Paul Sartre refuse le Nobel de littérature ; en 2014, à 17 ans, Malala Yousafzai devient la plus jeune récipiendaire d’un Nobel. Et l’une des plus grosses surprises ? La remise du Nobel de littérature à Bob Dylan, en 2016.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire